Egypte #3 : la Première Période Intermédiaire (22è - 21è siècle avant JC) 3/6

Timeline, l'Histoire en Podcast - Un podcast de Richard Fremder

Pour écouter l’émission en entier, sans pub, abonnez-vous ! https://m.audiomeans.fr/s/S-tavkjvmo La disparition de la monarchie memphite laisse un vide sidéral dans la paysage politique de l’Egypte. Décontenancées, les grandes cités se replient sur elles-mêmes. Les rivalités anciennes réapparaissent, et le pays est, à nouveau, scindé en deux parties. Les auteurs antiques, dont les écrits vont inspirer ceux des historiens modernes, décrivent cette période comme une ère de chaos, de famine, de violence et de meurtres. On foule la justice et la rectitude aux pieds, la malveillance et l’avarice sont reines. On tue même pour se nourrir. La mort devient une compagne de vie, à tel point que l’on ne s’épuise plus à porter le deuil, car les défunts se comptent par milliers. Les poètes se lamentent, tandis que les devins, eux, croient encore en des jours meilleurs. Devant tant de malheurs, de nombreux sceptiques doutent de l’existence d’un autre monde. On médite sur la vanité de la vie, et on délaisse complètement les arts. L’ancien royaume égyptien n’est plus qu’arbitraire et insécurité. Le règne des ténèbres. Or, les historiens d’aujourd’hui, qui ont longuement interrogé les sources écrites de l’époque et les données archéologiques, savent qu’il n’en est rien. Contrairement à ce qu’ont pu écrire les auteurs grecs et leurs successeurs, cette période que l’on a appelé la « Première Période Intermédiaire », n’est pas une période de décadence, caractérisée par une soi-disant crise des institutions et des valeurs morales. Au contraire, elle est marquée par une extraordinaire vitalité sociale, économique et culturelle, et prolonge, à sa manière, les acquis du milieu du IIIemillénaire. Il ne s’agit pas, à proprement parler, d’une période de rupture, mais d’une période de transition entre deux états, bien différents, de la société égyptienne.