Le droit à l'avortement révoqué en Georgie... une fois de plus

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Le 30 septembre dernier, dans l’état américain de Géorgie, après des mois de lutte, le juge de première instance Robert McBurney a annulé une loi qui garantissait le droit à l’avortement. De ce fait, il a rétabli l’autorisation de la pratique de l’IVG jusqu’à la viabilité du fœtus, donc autour de vingt à vingt-deux semaines. Victoire ? Malheureusement non. La Cour suprême de Géorgie a contrecarré aujourd’hui cette annulation. L’avortement au-delà de six semaines est de nouveau interdit. Six semaines, soit quarante deux semaines, un seuil où beaucoup de femmes ignorent complètement être enceintes : l’embryon fait alors la taille d’une framboise… Les Américain.es continuent d’être affecté.es des suites de l’annulation de l’arrêt Roe vs. Wade. Introduit en 1973, cet arrêt accordait aux Américaines le droit d’avorter dans tout le pays. L’annonce de son annulation le 24 juin 2022 est encore marquée au fer rouge dans les esprits de beaucoup. Depuis, chaque Etat fait un peu ce qu’il veut (sachant qu’une vingtaine d’entre eux souhaitaient déjà enlever ce droit aux femmes ou le limiter). Presque deux ans plus tard, une dizaine d’Etats ont catégoriquement interdit l’avortement, (Texas, Louisiane, Mississippi), sans faire aucune exception en cas de viol ou inceste. D’autres ont compliqué les procédures d’avortement. A l’inverse, en réaction au conservatisme ambiant, l’accès a été étendu dans une dizaine d’Etats comme la Californie, l’État de New York ou Washington. En août, Amnesty International alertait à nouveau : “La diffusion de fausses informations et la stigmatisation de l’avortement, les soins non conventionnels dispensés par les « centres d’information en cas de grossesse non désirée » – souvent tenus par des militant·e·s anti-avortement” contribuent à ce l’organisation qualifie clairement de “crise des droits humains”. Le droit à l’avortement est évidemment un des enjeux de la présidentielle américaine. Vous avez peut-être appris hier que Melania Trump sortait ses mémoires, et qu’elle y défend fermement le droit d’avorter. La réaction de Kamala Harris ne s’est pas faite attendre : “Malheureusement pour les femmes à travers l’Amérique, le mari de Mme Trump n’est pas du tout d’accord avec elle”. Il faut rappeler que l’arrêt Roe vs. Wade n’aurait pas pu être annulé si Trump n’avait pas nommé ses 3 juges conservateurs à la Cour suprême des Etats-Unis… Le candidat républicain s’en d’ailleurs vanté lors du débat télévisé face à Harris. Il avait accusé la démocrate de promouvoir "l'exécution de bébés" avec son programme ainsi que "des avortements au huitième et au neuvième mois de la grossesse”. Pour ceux qui prendraient les paroles de Mr Trump un peu trop au pied de la lettre, vous n’êtes pas sans savoir que l’accouchement se produit au bout de 9 mois…Kamala Harris a promis qu'elle "votera fièrement" la loi garantissant le droit à l'IVG "quand elle passera au Congrès". La suite le jour des élections américaines le 5 novembre ! Image d'illustration : Megan Varner / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.