En Italie, l'éducation à la Mussolini

Il est déjà loin le temps où avoir de bons résultats scolaires suffisait pour réussir à l’école en Italie. Le Parlement italien vient d’adopter un nouveau projet de loi sur l'Éducation qui comprend plusieurs mesures autoritaires, répressives et punitives à l’école, dont une note de conduite. Plus précisément, les députés et sénateurs italiens ont voté en faveur du redoublement automatique des élèves au collège et lycée qui auront une note de 5 sur 10, ou moins, en conduite ou comportement. Selon la nouvelle loi, un 6 sur 10 sera accepté pour poursuivre sa scolarité mais sera aussi synonyme de sessions de rattrapage avec un test d’éducation civique portant notamment sur "les grandes valeurs de la Constitution Italienne". Surtout, cette note, quelle qu’elle soit, sera prise en compte au lycée pour l’obtention du Bac. Bref, bienvenue en 2024, ou plutôt bienvenue en 1924… Pourquoi 1924 ? Parce que cette politique des "notes de conduite" n’a rien de nouveau. En effet, 100 ans plus tôt, elle avait été introduite pour la première fois en Italie par le gouvernement fasciste de Benito Mussolini. A l’époque, la loi était restée en vigueur jusqu'au milieu des années 1970, avant d'être modifiée après des mouvements de protestations, jusqu’à totalement disparaître en 2000. Voici donc cette mesure de retour, qui rappelle tant de mauvais souvenirs à de nombreux italien.nes. Pire, elle est de retour avec des ajustements bien plus réactionnaire encore que la loi initiale. En primaire par exemple, alors qu’on connaît les effets de la stigmatisation sur les élèves, le niveau de ces derniers ne sera plus sanctionné par des jugements tels que "compétences acquises" ou "progrès à faire", mais par des appréciations comme "insuffisant", "suffisant", "passable", "bon" ou "excellent". Pire encore, la nouvelle loi prévoit aussi des amendes de 500 à 10 000 euros pour sanctionner les comportements dit violents contre le personnel scolaire... Le Président de l’Association Nationale des Directeurs Scolaires, qui fait généralement référence lorsqu’on évoque l’école, s'est réjoui de l'adoption de cette mesure qui constitue selon lui "un pas en avant". Ajoutons cette citation de Jiddu Krish Namurti "Le premier pas est le dernier pas". L’écrivain et philosophe indien est l’auteur de "L’Eveil de l’Intelligence", qu'on conseille aux élus italiens… Image d'illustration : Pixabay Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.