Beyoncé encore une fois insultée par le monde de la country aux US
T'as vu l'heure ? - Un podcast de Radio Nova

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À tous ceux qui avaient oublié que la country n’était pas nécessairement le “blues des blancs”, réservée qu’aux blancs un peu conservateurs, un peu patriotes, préférentiellement sexistes. Beyoncé leur a remis les oreilles dans le sens du vent avec son album country Cowboy Carter et l’immense succès du titre "TEXAS HOLD 'EM" : 1e place au Hot Country Songs, le sous-classement du Billboard. TEXAS HOLD 'EM - Beyoncé C’est la première artiste noire à se hisser à la première place de ce classement, mais, voilà qu’arrivent les Country Music Awards (CMA). Surprise : Beyoncé s’est fait snober et n’est même pas nommée. Dans la catégorie “Chanteuse de l’année” - et dans l’écrasante majorité du reste des nommés d’ailleurs - on ne compte que des artistes blancs. Rappelons qu'au-delà du succès mondial flagrant de son album country, la musique country prend ses racines dans le blues de la communauté afro-américaine. C’est à partir de l’entre-deux-guerres que les maisons de disques ont séparé ce qui s’appelait alors la "hillbilly music" en version blanche et version noire, qu’elles nommaient "race music". Une division qui s’est accentuée avec une importante migration des afro-américains vers le nord du pays, accentuant la vision nostalgique d’un sud rural, d’où le qualificatif de "country music". Beyoncé, elle, connaît son histoire et rend hommage à Linda Martell sur son album, dans un skit. Pionnière country, première femme noire à avoir eu un succès commercial en 1969, qui se faisait hurler des insultes racistes lors de ses concerts. Beyoncé, Linda Martell - THE LINDA MARTELL SHOW (Official Lyric Video) En 2019, sur son single "Black Parade", Beyoncé expliquait son désir de récupérer cet héritage musical : "Je retourne dans le Sud, où mes racines ne sont pas diluées." Elle vient d’Houston, au Texas. Un désir ardent qui prend sa source en 2016, lors des mêmes Country Music Awards. Beyoncé a fait une performance surprise, elle est montée aux côtés des Dixie Chicks pour interpréter son titre “Daddy Lessons”, aux sonorités fortement country. Sur toutes les publications de la performance, se sont massés des commentaires évidemment racistes, la traitant de raciste (?), ou de “police hater”, car elle avait notamment dénoncé les violences policières. La country a encore beaucoup chemin à faire. Beyoncé, elle, a toujours une longueur d’avance. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.