Entretien #8: Kaïs Saïed : la démocratie, c'est moi !

Socie'tea - Un podcast de Hamza Bensouda, Tilila Sara Bakrim

Le 25 juillet 2021, jour du 64e anniversaire de la proclamation de la République tunisienne, le président Kaïs Saïed déclare qu’il assumera les pouvoirs exécutifs du pays en limogeant son premier ministre Hichem Mechichi et en suspendant le Parlement. Il déclare également la suspension de l’immunité parlementaire et prend le contrôle du parquet général. Depuis, le pays se divise dans la rue entre la célébration des actions du président Saïed et les dénonciations à la dérive autoritaire par son opposition. La récente nomination par le président d’une nouvelle première ministre sans expérience politique et sans cabinet, Najla Bouden Romdhane, interroge sur l’avenir gouvernemental du pays. Peut-on parler de “coup d’État constitutionnel” suite au coup de force commis par le président Saïed le 25 juillet dernier ? Quelles sont les conséquences pour la Tunisie sur sa transition démocratique et ses relations stratégiques avec les pays de la région ? Pour en parler, on a convié Théo Blanc, doctorant en science politique à l’Institut universitaire européen dont les recherches portent sur la politisation du salafisme après les révolutions arabes en Afrique du Nord et Nedra Cherif, doctorante à l’Institut Universitaire Européen sur les processus constitutionnels en Afrique du Nord dont les recherches portent également sur la consolidation de la paix, les mécanismes locaux de résolution des conflits et de réconciliation, et le rôle des minorités culturelles et ethniques dans la reconstruction des sociétés après un conflit.