Ressentir les livres #6 - Claire Marin, "Rupture(s)"
Ressentir - Un podcast de Jessica Troisfontaine - Les vendredis
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Si vous aimez mon univers, sachez que je propose des réflexions personnelles sur les sujets abordés ici (à savoir l’amour, la nourriture, la sexualité…) dans une newsletter qui s’intitule La vie gourmande. Je suis Jessica Troisfontaine et vous écoutez le podcast Ressentir. Cet épisode fait partie d’une série qui s’intitule "Ressentir les livres", à travers laquelle je vous propose de découvrir ou de redécouvrir des livres dont les mots, le style et le propos ont fleuri dans mon cœur avec le plus d’émotions à travers une lecture à voix haute d’un extrait particulièrement coloré. Le livre que je vous propose de ressentir aujourd’hui est « Rupture(s) » de Claire Marin, publié en 2019 aux éditions de l’Observatoire. Claire Marin est née en 1974 à Paris et elle est philosophe, écrivaine et enseignante de philosophie. Elle est souvent présentée comme une philosophe de l’intime. Elle a notamment écrit deux autres ouvrages que j’ai adorés et que je vous recommande : « Être à sa place » et « Les débuts ». Dans Rupture(s), Claire Marin affirme que notre vie n’est faite que de cela, de ruptures, qu’il s’agisse de mort, de séparation, d’exil, de maladie, d’accident ou encore de perte de travail. Or, ces ruptures provoquent de véritables cataclysmes intérieurs, d’insupportables souffrances psychiques et physiques. La violence que ces ruptures nous infligent, on en parle très peu. Alors que ce que l’on ressent, c’est bien un effondrement, un arrachement, le saccage de notre vie, une torture longue et silencieuse. Les ruptures nous transforment entièrement – et le postulat de Claire Marin est bien que nous nous définissons autant par nos lignes droites que par nos sorties de route. Si j’ai adoré ce livre, c’est autant pour la plume superbe de Claire Marin que pour sa pensée précise, et puis autant pour la reconnaissance qu’elle fait de la souffrance inhérente aux ruptures et du temps nécessaire à la convalescence, que pour la fenêtre qu’elle entrouvre sur un champ de nouveaux possibles, lorsque l’on arrive à surmonter le chaos. J’ai choisi de vous lire le début et la fin de l’introduction, en sautant quelques pages entre les deux extraits.