Ressentir les livres #4 - Christian Bobin, "L'épuisement"

Ressentir - Un podcast de Jessica Troisfontaine - Les vendredis

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Si vous aimez mon univers, sachez que je propose des réflexions personnelles sur les sujets abordés ici (à savoir l’amour, la nourriture, la sexualité…) dans une newsletter qui s’intitule La vie gourmande. Je suis Jessica Troisfontaine et vous écoutez le podcast Ressentir. Cet épisode fait partie d’une série qui s’intitule "Ressentir les livres", à travers laquelle je vous propose de découvrir ou de redécouvrir des livres dont les mots, le style et le propos ont fleuri dans mon cœur avec le plus d’émotions à travers une lecture à voix haute d’un extrait particulièrement coloré. Le livre que je vous propose de Ressentir aujourd’hui est « L’épuisement » de Christian Bobin publié en 1994 chez Gallimard. J’ai lu ce livre pour la première fois en avril 2022. Je me rappelle l’avoir ouvert dans un avion, une valise en soute et deux autres sous les yeux. J’étais alors à la tête de Septem, la marque et le média que j’avais créé 4 ans auparavant, et j’étais tout aussi passionnée par le projet que totalement épuisée. Dès les premières lignes, je m’étais dit : quelle poésie, quelle délicatesse, quelle douceur… Autant de mots « valises », justement , souvent vidés dans leur sens parce que brinqueballés partout, tout le temps, sans qu’on y pense vraiment, mais qui, avec Christian Bobin reprennent leurs lettres les plus dorées. Christian Bobin est né en 1951 au Creusot et il est mort en novembre 2022. Il est mon écrivain et poète français préféré. Dans « L’épuisement », il écrit à propos d’un autre auteur, André Dhôtel : « Je viens de lire plusieurs de vos livres. J’y ai retrouvé un goût d’adolescence, le désir de parvenir vite au dernier mot tout en ralentissant l’allure des phrases, tellement on est bien dans la cabane d’encre, sous la ramure d’une voix. » Les cabanes de Christian Bobin sont parmi les plus belles à vivre que je connaisse. J’aurais pu choisir plein d’autres de ses livres, comme « Autoportrait au radiateur », « La folle alllure », « La plus que vive », « La part manquante » ou encore « Le murmure », son dernier livre qu’il a poursuivi sur son lit d’hôpital juste avant que la maladie ne l’emporte. J’ai choisi « L’épuisement » parce que c’est le premier qui m’a touchée en plein cœur. Voici les deux premières parties du premier chapitre, intitulé « Je ne songe jamais à ce qui se passera demain ».