À la Une: branle-bas de combat au Niger après le coup d'État
Revue de presse des hebdomadaires français - Un podcast de RFI - Les dimanches
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Les premiers rapatriements de ressortissants français ont démarré ce mardi 1er août. Une « évacuation express », titre Le Parisien, « en accéléré » pour Le Monde, mais « maîtrisée » tout de même d’après Libération.Une opération de ce type est en tout cas une première depuis le début de la crise au Sahel en 2012, rappelle Libé. Ce qui n’empêche pas Le Figaro de parler d’ « image dévastatrice, tant elle est devenue familière », celle de « Français [qui] s’entassent à l’aéroport ». Le journal y voit déjà un « préambule à un départ des troupes », alors que du côté du gouvernement on assure pour l’instant que ce n’est pas à l’ordre du jour.En tout cas la mesure vécue comme un « déchirement » par les Français sur place, raconte le quotidien, « quelque peu stupéfaits par la décision » car à Niamey, l’ambiance est à un calme relatif « qui laissait penser aux Français du Niger que le putsch se limiterait à des querelles de palais ». Constat partagé par Libération qui décrit « l’amertume, [...] maître-mot chez la plupart des ressortissants français et européens au vu de la situation, plutôt calme en fait. ».Un tournant dans les relations entre la France et le NigerD’abord car, souligne Le Parisien, « même si la France ne reconnaît pas l’autorité des militaires putschistes (…) c’est bien avec la junte qu’il a fallu prendre contact » pour organiser les évacuations – faute de quoi, le décollage d’un avion aurait pu être considéré comme une agression, l’espace aérien étant fermé. Le Figaro lui prévoit déjà que les événements portent « le coup de grâce à l’influence [de la France] sur le continent africain ».Sans aller jusque-là, il est indéniable, comme l’écrit La Croix, que c’est « encore un partenaire de moins » dans la sous-région. Mais plutôt que de s’épancher bruyamment, le journal catholique invite « Paris à affronter des questions douloureuses ». Et à repenser ses partenariats : « La France (…) n’a d’autre choix que d’apporter sa contribution sous l’ombrelle européenne », peut-être la seule voie pour ne pas être mis face à « des accusations de néo-colonialisme ».Les migrants dans les limbes tunisiensLibération consacre un reportage à ces migrants subsahariens, coincés à Sfax, confrontés aux risques de violences – des personnes qui, comme cet Ivoirien, « passe[nt leurs] journées à errer sans but ». La ville côtière est devenue, pointe le quotidien, « la plaque tournante des départs vers l’Europe » – les départs ont bondi de 300% depuis le début de l’année, en raison notamment rappelle Libé de « la flambée du racisme après les propos du président » Kaïs Saïed. Car après cette virulente prise de parole, des affrontements ont éclaté et depuis, « la plupart » des migrants subsahariens « ont perdu leur emploi et ont été expulsés de leur logement ».La situation est telle que le journal dresse ce triste constat : « À Sfax, il ne s’agit pas de savoir qui veut partir, mais combien de fois chacun a tenté de prendre la mer. »Fertilité en FranceIl y a deux ans précisément, les couples de femmes et les femmes célibataires ont décroché le droit d’avoir recours à la procréation médicalement assistée. Et depuis, la demande a « explosé », sans faiblir, raconte La Croix, les délais d’attente s’allongent et que la hausse du nombre de donneurs de gamètes ne suffit pas. Avec un risque, rappelé par le journal catholique : « Celui, à terme, d’une pénurie de spermatozoïdes. »D’autant que cet enjeu se superpose à un autre : celui, pour les personnes nées d’un don, de connaître, à leur majorité, l’identité du donneur. Et, nous apprend Libération en exclusivité, cette possibilité entrera en vigueur le 31 mars 2025. À cette date, « le stock antérieur devra être détruit ». D’ici là, c’est donc la course contre-la-montre pour les autorités, amenées à « rebattre les cartes des stocks et liss[er] les disparités entre les différentes régions », et pour convaincre de nouveaux donneurs. Mais la société change. La Croix indique ainsi que d'après un sondage, « 86% des Français sont favorables au don et 48% prêt à se porter candidats », afin d'accompagner ce qu'ils voient comme « un progrès social envers lequel ils souhaitent se montrer solidaire ». Comme quoi, faire des parents, c'est dans l'air du temps.