À la Une: Milan Kundera, le romancier de l’existence
Revue de presse des hebdomadaires français - Un podcast de RFI - Les dimanches
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La plupart des quotidiens nationaux consacrent une ou plusieurs pages ce jeudi 13 juillet à Milan Kundera, décédé mardi à l’âge de 94 ans, et dont on a appris la mort mercredi. « L’infinie liberté des lettres », titre joliment Libération, écho phonétique de son roman phare, L’Insoutenable légèreté de l’être, qui l’avait fait connaître dans le monde entier.« À la question "pourquoi écrivez-vous ?", rapporte le journal, il répondait en toute transparence : "écrire, c’est le plaisir de contredire, le bonheur d’être seul contre tous, la joie de provoquer ses ennemis et d’irriter ses amis". Mission accomplie, donc », pointe Libération. Pour Kundera, « l’ironie et l’humour grinçant étaient les dernières armes face au désespoir. "L’insignifiance, écrivait-il, c’est l’essence de l’existence". »C’est pour cela, relève Le Monde, que Kundera se disait « "Romancier" – et non pas "écrivain" – dans toute l’acception qu’il prêtait à l’art du roman, envisagé comme moyen de connaissance total, esthétique et non théorique, véritable "appel de la pensée". Cet exigeant programme, porté par une poétique et une méditation de l’existence, il le décrivait lui-même, dans son essai Les Testaments trahis, comme "une attitude, une sagesse, une position excluant toute identification à une politique, à une religion, à une idéologie, à une morale, à une collectivité" ».Un critique acerbe de la modernité occidentale« Milan Kundera, la littérature contre les totalitarismes », titre d’ailleurs Le Figaro qui rappelle que l’écrivain d’origine tchèque, « d’abord contempteur des régimes communistes, était devenu un critique acerbe de la modernité occidentale ».« La France l’accueillit au milieu des années 1970, rappelle encore le journal. Allait-il s’endormir sur son aura d’écrivain contestataire, jouissant de la gloire que lui procuraient ses livres – et qui aurait dû lui valoir le prix Nobel ? Il n’en fut rien. La fin du siècle vit naître un homme inquiet, relève encore Le Figaro. L’éternel exilé craignait pour la littérature menacée par la tyrannie de l’actualité, pour le temps long balayé par l’instantanéité, pour la nuance, pour le secret. (…) Au milieu des années 1980, Kundera avait choisi le silence dans un réflexe quasi existentiel, fuyant le fracas du monde (…). Refus d’interviews, d’émissions, seuls ses écrits, rares, précieux, parleraient pour lui. Quarante ans après, ses avertissements résonnent toujours, conclut Le Figaro, amplifiés par la formidable expansion numérique et ses effets sur la pensée et le débat, qui constituent à tout le moins un immense bouleversement. »Émile introuvable : et maintenant ?À la Une également, la disparition d’Émile, ce petit garçon de deux ans et demi qui s’est volatilisé depuis le 8 juillet, dans un petit village des Alpes-de-Haute-Provence. Toujours aucune trace de l’enfant.« Et maintenant ? », s’interroge La Dépêche du Midi en première page. « Cinq jours après sa disparition inexpliquée, les gendarmes consacrent leurs efforts sur des axes de recherche beaucoup plus ciblés. »« Aucune piste n’est écartée, pointe Le Parisien. Ni celle, toujours, d’un accident solitaire et malencontreux de l’enfant (…). Ni celle, plus inquiétante, de l’intervention d’un tiers : un suspect qui aurait commis involontairement un accident de la route et effacé les traces de son action ou qui se serait livré à un rapt. »Le Parisien qui constate que « la crainte qu’un coupable compte parmi les villageois hante ainsi les esprits. (…) À ce jour, les 25 habitants du hameau, et sûrement d’autres, ont été auditionnés par les enquêteurs. »« Le village du Vernet est-il maudit ? », s’interroge pour sa part La Provence qui rappelle que « depuis plus d’une dizaine d’années, la commune de 130 âmes cumule les drames » : le meurtre en 2008 de la gérante d’un café, la disparition d’un randonneur en 2015 dans une avalanche et surtout, en cette même année 2015, le crash sur le territoire de la commune de l’Airbus A320 de la compagnie Germanwings, avec 144 passagers à son bord. « Alors forcément, pointe La Provence, la disparition du petit Émile depuis samedi dernier ressasse les mauvais souvenirs et inquiète pour la suite. »