À la Une: les suites du conflit au Proche-Orient et l’attentat d’Arras

Revue de presse des hebdomadaires français - Un podcast de RFI - Les dimanches

« Israël-Gaza, au bord de l'abîme. » C'est la Une de l'Obs, cette semaine. L'Obs publie le reportage de deux journalistes palestiniens à Gaza. Le ton est donné d'entrée. « À Gaza, un nouveau message se partage sur les réseaux sociaux. Ou plutôt un conseil, une recommandation, presque une prière, à l'adresse de tous les Palestiniens assiégés de l'étroite bande de terre. Il faut qu'ils inscrivent leur nom sur leurs mains et sur leurs pieds. S'ils tombent sous les bombes israéliennes, leurs corps pourront être identifiés, et ils ne finiront pas dans une fosse commune, enterrés dans un drap blanc, sans la moindre inscription, comme avant eux des centaines d'autres cadavres, à jamais anonymes. » L'Obs se penche aussi longuement sur l'histoire de Gaza, une « prison à ciel ouvert, [...] coincée entre la mer et le désert ». Sur une photo en noir et blanc, datant de 1956, on peut voir un officier israélien interroger un prisonnier palestinien, les mains en l'air. L'hebdomadaire fait également la liste des occasions manquées, celles qui auraient pu donner un autre cours à l'histoire, comme à la fin des années cinquante, lorsque la bande de Gaza passe brièvement sous le contrôle de l'ONU.« Nous n’avons pas de rancœur »M, le supplément du Monde, est de son côté allé à la rencontre d'une famille franco-israélienne. La famille Spitz, qui vivait dans un kibboutz, et dont « la vie a basculé le 7 octobre, lors de l'attaque terroriste du Hamas. Ils ont dû fuir en catastrophe les deux villages où ont grandi leurs enfants ». L'hebdomadaire précise que « la majorité des habitants des kibboutz, ces communautés, historiquement marquées à gauche, était opposée à la politique de Benyamin Netanyahu, et favorable à la création d'un État palestinien ». Le patriarche Patrick Spitz raconte la vie dans les kibboutz autrefois : « Les repas dans une grande salle commune, les enfants qui partagent les dortoirs, les habitants qui travaillent ensemble et changent de fonction tous les trois ou quatre ans. » Depuis, les choses ont un peu changé, « mais nous maintenons deux principes de base dans notre vie commune, explique Patrick Spitz, l'égalité et la fraternité. » Et il ajoute : « La population de Gaza va, elle aussi, souffrir, mais nous n'avons pas de rancœur contre elle. Elle n'est pour rien dans notre tragédie. »Attentat contre un professeur de français à Arras« Après Samuel Paty, Dominique Bernard. Combien de morts faudra-t-il encore ? », se demande Marianne, qui a interrogé Iannis Roder, professeur agrégé d'histoire dans un collège en Seine-Saint-Denis, et membre du Conseil des sages de la laïcité au ministère de l'Éducation nationale. Les enseignants ? « Évidemment qu'ils ont peur et qu'ils vont avoir peur. Ils se disent que ça peut leur arriver aussi. Ce professeur n'a été frappé, comme ses collègues, que parce qu'il représentait l'Éducation nationale. »Lorsqu'on lui demande si l'on a tiré les leçons de ce qui s'est passé depuis les attentats de 2015 et l'assassinat de Samuel Paty en 2020, Iannis Roder s'emporte : « Manifestement non. Puisque pour certains, en France, on ne peut pas parler de terrorisme lorsque des enfants se font assassiner en Israël par exemple. » Allusion sans aucun doute aux déclarations de plusieurs responsables de La France insoumise qui refusent de parler de terrorisme lorsqu'il s'agit des attaques du Hamas. Et Iannis Roder ajoute : « Peut-on aujourd'hui enfin parler d'islamisme sans qu'on nous dise que nous stigmatisons l'ensemble de la communauté musulmane ? »La question de l'islamisme dans le Point« L'islamisme, ses crimes, nos dénis », titre en Une l'hebdomadaire, qui consacre une soixantaine de pages à la question.  Assassinat de Dominique Bernard, nouvelle loi sur l'immigration en France, situation en Israël. Pour le Point, tout se tient. Sur la question de l'immigration, estime le Point, « l'attentat d'Arras a encore une fois jeté une lumière crue sur les failles de notre droit dans le suivi et la non-expulsion de l'assaillant Mohammed M., un fiché S d'origine ingouche en situation irrégulière. La nouvelle loi résoudra-t-elle ce genre de problème ? La question reste en suspens, alors que l'exécutif, nous dit le Point, peine à trouver une majorité, pour voter son projet de loi ».C'est dans ce contexte que Gérald Darmanin accorde une longue interview au Journal du Dimanche. Alors que rappelle le JDD, « la France est en urgence attentat ». Le ministre de l'Intérieur, qui fait face à de nombreuses questions, critiquant implicitement ses décisions, ainsi que les grandes lignes du projet de loi sur l'immigration, que le Journal du Dimanche juge visiblement trop laxiste. Mais que le ministre défend toutefois sans faiblir. « L'immigration, c'est la conséquence des dérèglements du monde, économiques, démographiques, climatiques, religieux. "Je pense", conclut Gérald Darmanin, "que devant l'état du monde et devant ce qui va arriver encore, ce projet de loi très ferme est extrêmement nécessaire. »