À la Une: les journaux français inquiets du sort de la planète

Revue de presse des hebdomadaires français - Un podcast de RFI - Les dimanches

L’Antarctique fond, Hawaï brûle, l’Europe est asséchée, la Grèce part en fumée, bref la presse est désespérée. Car c’est bien à cause du réchauffement climatique que ces catastrophes s’enchaînent… Ainsi à Hawaï, où 93 personnes au moins sont mortes dans des incendies historiques. La tragédie s’explique entre autres par « la sécheresse inhabituelle », analyse La Croix, ainsi que des « vents forts », résultat de tempêtes « de plus en plus fréquentes et intenses dans le Pacifique avec le réchauffement des océans ».Une « surchauffe » des eaux responsable aussi, à des milliers de kilomètres de là, de la fonte record de l’Antarctique, raconte Libération, qui aligne les constats inquiétants : jamais, pendant un mois de juillet, on n’avait enregistré « une superficie aussi petite » de la banquise ; l’été austral a été marqué par « une fonte inédite » ; et la température des eaux des océans Pacifique, Indien et Atlantique s’élevait en juillet à près de 21 degrés, un chiffre « inégalé ».La situation est donc particulièrement préoccupante… D’autant que selon Libé, « ​​​​​​​beaucoup de spécialistes craignent que l’Antarctique plonge dans une spirale infernale » : moins de banquise l’hiver, c’est une fonte plus rapide l’été et donc un réchauffement des eaux accéléré.Le Parisien toutefois veut se rassurer… Pas la peine d’ « ​​​​​​​affoler » pour « ​​​​​​​alerter sur le climat » écrit-il, d’autant que, croit savoir un expert, « ​​​​​​​la peur renforce l’inertie ». Alors il faut « ​​​​​​​informer » oui, « ​​​​​​​alerter » d’accord… mais surtout, dit Le Parisien, « ​​​​​​​apporter des solutions ».Provoquer la pluie artificiellement ? Le Monde fait le point sur cette technique qui consiste à « ​​​​​​​modifier artificiellement la météo et faire tomber la pluie ». Concrètement, explique-t-on, il s’agit d’injecter du sel dans les nuages pour provoquer des précipitations. Et de plus en plus de pays seraient séduits : d’après le journal, la Chine est en première ligne mais il faut aussi compter sur les États-Unis, l’Afrique du Sud, la Thaïlande ou encore le Mexique. Avec des objectifs variables : « ​​​​​​​Diminuer l’impact de la sécheresse sur les activités agricoles, lutter contre les feux de forêt, restaurer les écosystèmes… ». Les promesses sont immenses, autant que ces réserves d’eau cachées puisque « l’atmosphère terrestre contient 13 000 kilomètres cube d’eau sous forme de vapeur ».Mais pour l’instant, ces projets tiennent surtout de la chimère et sont le fruit de scientifiques avec la tête dans les nuages. Le Monde se charge de les faire retrouver la terre ferme : on peut toujours espérer faire pleuvoir à souhait, mais « ​​​​​​​l’homme ne peut pas créer de précipitation ex nihilo ».Grand succès pour le film Barbie en ChinePrès d’un mois après sa sortie, le film continue de surfer en tête du box-office, y compris en Chine où, souligne Le Monde, « ​​​​​​​la poupée iconique est pourtant rare ». Pourtant, « ​​​​​​​le succès du film n’était pas évident dans un pays moins familier avec les codes culturels américains ». Alors d’où vient cet engouement pour le long-métrage événement de l’été, qui se veut porteur d’un message féministe accessible à tous ? Pour le quotidien, c’est tout simplement que « ​​​​​​​le film a résonné avec des expériences vécues ». En Chine, rappelle Le Monde, « ​​​​​​​rares sont les affaires de harcèlement ou de viol qui ont mené à des condamnations, et les discussions sur le sujet sont régulièrement censurées ». Alors un film qui parle ouvertement de patriarcat ou de féminisme, cela « ​​​​​​​peut être réconfortant pour les gens » selon une spectatrice interrogée.Patriarcat, féminisme… et confort ! Les spectateurs chinois ne se contentent pas d’aller voir Barbie, ils adoptent le style de la poupée. Depuis la sortie du film, « ​​​​​​​en Chine, les spectateurs se ruent » sur les chaussures « ​​​​​​​moches mais confortables », s’amuse Libération. Des souliers à l’esthétique douteuse dont la célèbre poupée s’empare lorsqu’elle choisit (attention, spoiler) de rejoindre le « ​​​​​​​vrai monde ». Depuis, « ​​​​​​​les mules ont fait des émules » d’après Libé. Les adeptes s’extasient d’une véritable « ​​​​​​​libération des orteils », bref, certains distributeurs marchent sur des œufs, « ​​​​​​​proches de la rupture de stock » apprend-on. Les extrémistes du confort vont même plus loin : d’après le quotidien, « ​​​​​​​depuis la sortie du film », on aperçoit dans le métro chinois, « ​​​​​​​à une fréquence inhabituelle », des « ​​​​​​​Crocs et leurs imitations, ces sabots en plastique perforés », jusque-là réservés à sortir les poubelles.Tant et si bien que Crocs vise un chiffre d’affaires de 6 milliards de dollars en 2026 ; quant à Birkenstock, la plus célèbre marque de sandales, elle prévoit d’entrer en bourse en septembre. Bref, grâce aux pieds de Barbie, les chaussures longtemps délaissées marchent maintenant sur l’eau !