À la Une: les ingérences étrangères en Europe
Revue de presse des hebdomadaires français - Un podcast de RFI - Les dimanches
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C'est l'Express qui nous parle cette semaine de ce qu'il appelle une « drôle de guerre ». « De plus en plus d'États mènent sur le Vieux Continent un conflit qui ne dit pas son nom », explique l'hebdomadaire. « La Russie notamment multiplie désinformation et actes de sabotage ». Et les exemples ne manquent pas : « Des milliers de fausses alertes à la bombe sèment la panique dans les écoles lituaniennes », « un mystérieux incendie dévaste l'un des plus grands centres commerciaux de Pologne » (...) « tandis qu'à Paris, trois individus déposent en plein jour, des faux cercueils au pied de la Tour Eiffel, couverts d'une banderole « Soldats français de l'Ukraine »... « Bienvenue en Europe, cible de toutes les ingérences étrangères », ajoute l'Express, qui au titre des coupables présumés, cite « la Russie, la Chine, l'Iran, le Qatar, la Turquie ou encore l'Azerbaïdjan ». « Derrière ces attaques », poursuit l'hebdomadaire, « le même dessein : affaiblir l'Europe démocratique que ces États autoritaires abhorrent et cherchent, par tous les moyens, à déstabiliser ».Le Point s'intéresse lui aussi aux ingérences étrangères... Une photo de Vladimir Poutine souriant est en Une de l'hebdomadaire. Avec ce sous-titre : « Son programme pour l'Europe : guerre, ingérence déstabilisation ». Bien placée pour en parler : la Première ministre estonienne, Kaja Kallas, que le Point a interviewée. Car « en février, elle a été placée sur la liste noire du Kremlin ». C'est à dire qu'elle est officiellement recherchée par la police russe. Quelle a été sa réaction ? « Je n'ai pas été surprise », dit-elle, « je connais les méthodes russes d'intimidation. C'est une manière pour Poutine de dire qu'il ne reconnaît pas l'Estonie comme un pays libre ». « À ce moment-là », ajoute la Première ministre estonienne, « mon nom circulait pour prendre la direction de l'OTAN, ou un haut poste à l'Union Européenne. Certains leaders occidentaux ont-ils refusé de me soutenir, car ils redoutaient que cela soit perçu comme une provocation envers Poutine ? Poutine a-t-il tué ma candidature à l'OTAN en me mettant sur cette liste noire ? J'espère que ce n'est pas le cas », répond Kaja Kallas, « car si ça l'est, cela prouve qu'il a encore beaucoup trop de pouvoir sur nos institutions et sur la façon dont nous désignons nos chefs ».Correspondance originale dans le Nouvel ObsL'hebdomadaire a eu l'idée de faire dialoguer, par écrit, Tala et Michelle. « Elles ne se sont jamais rencontrées », pourtant ces deux étudiantes « ne vivaient qu'à une dizaine de kilomètres l'une de l'autre », la première à Gaza, la seconde en Israël. Après le 7 octobre, elles ont dû quitter leur domicile « Tala habitait Gaza City avant de fuir à Deir al-Balah, dans le centre de l'enclave pour échapper aux bombardements ». « Lors de l'attaque du 7 octobre, Michelle habitait Sdérot, la ville la plus proche de la frontière avec Gaza ». Que se disent-elles ? Tala explique : « Michelle, ici on est élevées pour vous haïr. Vous n'êtes que des voleurs de maisons, des auteurs de massacres.(...). Ecrire cette lettre me demande un effort colossal. Michelle, que fais-tu pendant que mon peuple meurt sous les bombes ? » Et Michelle lui répond : « J'habite à quelques kilomètres de Gaza, mais je n'ai jamais parlé avec quelqu'un de là-bas (...) Lors de l'attaque du 7 octobre, enfermés avec mon petit ami dans notre abri antimissiles, nous entendions des coups de feu et des roquettes, sans comprendre ce qui arrivait. Quand je suis sortie, j'ai vu des corps sur le sol. As-tu entendu entendu parler de ce qui s'est passé en Israël ce jour-là ? ». Dans sa réponse, Tala explique qu'elle « a eu de la peine pour les innocents tués le 7 octobre. Ni notre religion ni nos coutumes ne nous autorise à maltraiter les civils », dit-elle. Mais elle ajoute : « cela fait dix-huit ans que nous subissons un siège à Gaza. Et ces agressions inhumaines qui tuent des milliers de femmes et d'enfants, sans l'ombre d'un remord. Comment leur reprocher d'avoir commis en retour des crimes contre tes concitoyens ? ». AzahriahM, le supplément du Monde dresse le portrait d'un musicien hongrois de 22 ans, devenu une star...« Un musicien qui inquiète le pouvoir », nous dit M. « Il est devenu plus populaire que le premier ministre Viktor Orban. Elevé dans un quartier populaire, il a appris à composer seul sur Internet et incarne une jeunesse lasse d'être gouvernée depuis quatorze ans par les mêmes dirigeants nationalistes ». Azahriah vient de remplir « trois soirs de suite », le stade Puskas, à Budapest, 130 000 spectateurs sont venus l'écouter. « Azahriah », précise M, « est devenu suffisamment célèbre pour se permettre de dire ce qu'il veut, sans craindre les pressions du pouvoir ». Au point de « faire paniquer la Fidesz, le parti d'Orban, inquiet qu'il plaise tant à ses propres électeurs, à la manière du phénomène Taylor Swift avec l'électorat trumpiste aux Etats-Unis ».