À la Une: l'assassinat d'un professeur de français
Revue de presse des hebdomadaires français - Un podcast de RFI - Les dimanches
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« La barbarie islamiste frappe la France », titre en Une le Figaro qui d'emblée pose deux questions : « Le terroriste d'Arras a-t-il voulu répondre à l'appel au jihad lancé par le chef du Hamas pour le vendredi 13 octobre ? » ou « entendait-il "célébrer" dans le sang, trois ans après - presque jour pour jour - la décapitation de Samuel Paty par l'un de ses compatriotes tchétchènes ? » Mais le journal ne compte répondre à aucune de ces deux questions, car « la réalité est ailleurs. Elle saute aux yeux. Mohamed M., 20 ans, l'assassin [présumé, NDLR] du professeur de la cité scolaire Gambetta, n'aurait jamais dû se trouver en France. Ni lui, ni sa famille, débarquée en 2009. C'est à la bruyante mobilisation des traditionnelles associations militantes pour les migrants, que ces caucasiens doivent de ne pas avoir été expulsés en 2014 ».De son côté, Libération retient que « Dominique Bernard est mort d'avoir été professeur [...] c'est une nouvelle fois l'école et ses valeurs, que les terroristes islamistes abhorrent, qui ont été visées ce vendredi 13 octobre ». Et Libération précise sa pensée : « Les terroristes détestent l’école, forcément, puisque c’est sur ses bancs que s’enseigne tout ce qu’ils abhorrent : la tolérance, le vivre ensemble, l’esprit critique, l’art de penser librement, l’acceptation de la différence. »Sujet brûlant« L'école frappée au cœur », titre Parisien, devant la photo de Dominique Bernard, légèrement souriant, une tasse à la main. Une photo visiblement prise dans un cadre privé. Le Parisien s'en prend à « ceux qui rechignent à dénoncer les dérives radicales et portent une lourde responsabilité ». Allusion à peine voilée au débat qui traverse la Nupes, la gauche française. « Tout ce qui se passe aujourd'hui en Israël et dans la bande de Gaza résonne fortement en France, poursuit le Parisien. Le sujet est brûlant. La peur de la contagion grandissante. L'équilibre tellement précaire ! Autant de raisons pour faire bloc et ne pas motiver des passages à l'acte. »La guerre en Israël et à GazaAvant une probable attaque terrestre, « Israël a ordonné hier l'évacuation vers le sud de "tous les civils" de la bande de Gaza, soit plus d'un million de personnes », rappelle la Croix. Le journal a interrogé des habitants qui « refusent de partir », et expliquent pourquoi. Comme Ziad Medoukh, le directeur du département de français de l’université Al-Aqsa de Gaza : « Je ne céderai pas aux menaces et aux pressions d’Israël : avec ma femme et nos cinq enfants, nous avons décidé de rester chez nous. » Et la Croix poursuit :« Ziad Medoukh voit dans l’évacuation demandée vendredi par Israël les prémices d’une "nouvelle Nakba", terme arabe signifiant "catastrophe" et désignant l’exil forcé de 700 000 Palestiniens après la création de l’État d’Israël en 1948. Autrement dit, un départ sans retour. "Rester chez moi, c’est ma façon de résister, explique Ziad Medoukh. Même si cela revient à attendre la mort". »Enfin, le Monde donne la parole à Vincent Lemire, professeur d'histoire. Il estime que « depuis l'attaque du Hamas contre Israël, nous sommes entrés dans une période obscure, qu'il est encore impossible de nommer. [...] Il n'y a aucun précédent, plus de 1 200 morts en une seule journée, pour les Israéliens, c'est un bilan plus lourd que durant les cinq années de la seconde Intifada, entre 2000 et 2005 ». Vincent Lemire distingue cinq grandes périodes dans ce qu'il appelle la « tragédie israélo-palestinienne ». « L’histoire nous enseigne que c’est au bord de l’abîme que des décisions douloureuses peuvent être prises. Ce cinquième acte – celui du dénouement dans la tragédie grecque – a commencé par des scènes de guerre, de pogrom et de carnage. Il appartient aux Israéliens, aux Palestiniens et aux consciences internationales d’en écrire les scènes suivantes. »