À la Une: la tactique de la terre noyée…
Revue de presse des hebdomadaires français - Un podcast de RFI - Les dimanches
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« Ukraine : l’inondation comme arme de guerre, constate Ouest-France en première page. La centrale hydroélectrique du barrage de Kakhovka a été détruite hier par un sabotage imputé aux forces russes. Un crime de guerre, selon l’article 56 du premier protocole additionnel de la Convention de Genève, aux multiples conséquences. »« Kiev craignait ce scénario depuis des mois, il s’est réalisé ce mardi, soupire Le Parisien. (…) Une attaque "terroriste", selon le président Zelensky, aux lourdes conséquences humaines, militaires, mais aussi diplomatiques. (…) La Russie et l’Ukraine s’accusent mutuellement d’être responsables du drame. Mais beaucoup de commentateurs soupçonnent les forces de Moscou. »En effet, pointe Libération, « il n’y a pas besoin d’étudier la situation bien longtemps pour comprendre que les Russes ont tout à gagner à rompre les digues et inonder les villages environnants, et les Ukrainiens tout à y perdre. Voilà des semaines que la contre-offensive ukrainienne a commencé sans en avoir l’air, à coups d’attaques de drones ou d’incursions en Russie, le gros des troupes attendant que les sols détrempés par l’hiver soient asséchés par le soleil pour avancer et frapper plus fort. Et, soudain, constate le journal, les Ukrainiens voient leurs plans réduits à néant. Cette explosion et ses conséquences sont gravissimes ».Tous les coups sont permisReste que « les Ukrainiens ont fait preuve d’une résilience à toute épreuve depuis plus d’un an, pointe encore Libération, et il y a fort à parier qu’ils surmonteront cette nouvelle catastrophe mais, en attendant, il va leur falloir encore resserrer les rangs. Les guerres ne sont jamais anodines, elles provoquent des dommages humains et matériels considérables. C’est d’ailleurs leur objectif : miner les réserves, les défenses et le moral de l’ennemi. Mais dans cette guerre-ci, il semble bien n’y avoir aucune limite. Tous les coups sont permis et cela peut paraître effrayant quand on pense à la santé mentale de celui qui pilote la Russie ».Bien sûr, la Russie est responsable, renchérit Le Figaro. « La guerre est à un tournant lorsqu’il n’est plus pertinent de se demander à qui profite le crime. (…) La stratégie de la terre brûlée compte de nombreux antécédents dans ces contrées, celle de la terre noyée n’en est qu’une variante, relève Le Figaro. Elle signale que les belligérants ne reculeront devant aucune escalade pour venir à bout de l’ennemi. Mais les Russes devraient savoir que cette stratégie se solde toujours, au bout du compte, par la défaite de l’envahisseur ».Mobilisation contre la réforme des retraites : fin de partieÀ la Une également, la 14e journée de manifestation contre la réforme des retraites en France en forme d’épilogue. « La réforme passe, pas la rancœur, souligne Ouest-France. L’amertume restera. L’impopularité de la réforme, publiquement assumée par le chef de l’État, aussi. Son image, durablement écornée, ne se rétablira pas d’elle-même, par le truchement de l’oubli, à la faveur de la pause estivale. Toute la question, pointe encore Ouest-France, sera de savoir sous quelle forme et quand la rancœur, appelée à couver, refera surface. »« Cette réforme des retraites s’est transformée en boomerang, rebondit La Charente Libre. Elle reviendra à son envoyeur sans savoir encore sous quelle forme pour lui comme pour le pays. »Même sentiment pour Les Dernières Nouvelles d’Alsace : « L’incompréhension ne pouvait être que plus forte entre un gouvernement arc-bouté sur une mesure paramétrique et une population active qui attendait autre chose que de l’indifférence, voire du mépris. La publication dimanche au Journal officiel de deux premiers décrets d’application de la loi et la tentative des oppositions d’abroger la réforme jeudi à l’Assemblée ne vont pas atténuer le ressentiment qui a gagné une bonne partie du pays. »Demain, « jeudi, constate enfin Le Télégramme, le groupe Liot à l’Assemblée a bien peu de chances de faire abroger la réforme que rien ne semble plus devoir entraver et dont les premiers décrets d’application ont été publiés dimanche. Et qui, dit-on, aura incité l’agence Standards & Poor à se montrer indulgente envers la France surendettée de Macron ».