À la Une: la Nouvelle-Calédonie, entre émeutes et ingérence
Revue de presse des hebdomadaires français - Un podcast de RFI - Les dimanches
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« C'est l'histoire d'une cocotte minute qui siffle, qui siffle et qui finit par exploser », annonce L'Express. Pourtant, les signaux d'alerte ne manquaient pas. « Fin avril, une odeur d'insurrection flotte à Nouméa », alors qu'un député loyaliste est « nommé comme rapporteur du projet de loi sur la modification du corps électoral », ce qui est perçu « comme une nouvelle provocation pour les indépendantistes. On croyait les armes enterrées depuis plus de trente ans, elles parlent à nouveau sur ce Caillou du bout du monde, écrit le Nouvel Obs, elles parlent et réveillent les sombres souvenirs de la quasi-guerre civile des années 1980, entre indépendantistes – le plus souvent kanaks – et loyalistes – le plus souvent "caldoches" comme on appelait les descendants d'Européens ».De son côté, Aujourd'hui en France Dimanche, a interrogé Emmanuel Macron, dans l'avion qui le ramenait de Nouméa à Paris. Le président français espère toujours « un accord global », alors que les indépendantistes du FLNKS « continuent de poser comme "préalable à la sortie de crise" le retrait de la réforme électorale dont ils jugent qu'elle risque de "minoriser encore plus le peuple autochtone kanak" ». Aujourd'hui en France Dimanche précise qu'Emmanuel Macron n'écarte pas l'idée d'un « référendum, au terme du processus parlementaire » sur cette réforme électorale contestée.L'ingérence d'une ancienne république soviétique« Le maléfique soutien de l'Azerbaïdjan », titre l'Express, qui ajoute : « Bakou, dont les relations avec Paris se sont détériorées, attise la révolte sur le territoire français d'Océanie. (...) Depuis des mois, l'Azerbaïdjan ne cesse d'appuyer les groupes indépendantistes de l'archipel du Pacifique. Certains manifestants kanaks arborent des tee-shirts avec le logo du groupe d'Initiative de Bakou, une ONG azerbaïdjanaise qui s'est fait championne de la "lutte contre la décolonisation", avec la France en ligne de mire. » Qui plus est, l'Azerbaïdjan, allié de la Russie, et suspecté de vouloir faire payer à la France son soutien à l'Arménie, ne manœuvre pas seulement en Nouvelle-Calédonie. « Ainsi en Polynésie française, un groupe indépendantiste a signé début mai, un mémorandum de coopération avec des officiels azerbaïdjanais. Même en Corse, précise l'Express, lors de la visite d'Emmanuel Macron en février, des journalistes azerbaïdjanais couvrant les manifestations du mouvement indépendantiste Nazione, ont livré un portrait de l'île de Beauté au bord de l'explosion. »En Une du Point, la photo d'un homme en treillis avec ce sous-titre : « Ilham Aliev, le dictateur qui en veut à la France. [...] L'autocrate d'Azerbaïdjan multiplie les opérations de déstabilisation de la France en Nouvelle-Calédonie et ailleurs. » Pour preuve, Viginum, la cellule de détection des ingérences numériques en France, a identifié une « opération de diffusion de contenus trompeurs sur les réseaux sociaux. Un montage de photos montrant d'un côté, un homme armé, et de l'autre un manifestant kanak tué avec, en commentaire, "la police française est meurtrière, les meurtres des Algériens continuent". La crédibilité du discours n'est pas l'objectif de Bakou dans cette manœuvre, poursuit le Point. Sa campagne de désinformation vise à occuper le terrain, à faire du bruit. La dénonciation du colonialisme français est une stratégie de déstabilisation déjà utilisée par le président turc Recep Tayyip Erdogan en Afrique. »Appel à la justiceLe Nouvel Obs publie un appel à la justice « pour l'environnement ». Il est signé de plus de 70 personnalités, avec en tête le magistrat François Molins et la militante écologiste Camille Etienne. « Ces personnalités réclament davantage de juges et la création d'un service de police judiciaire environnementale, pour lutter contre les atteintes à la nature. » Car, explique le Nouvel Obs, « alors que notre maison brûle chaque jour un peu plus, la justice, elle, semble de moins en moins efficace ». Exemple : « En 2023, Lactalis, la multinationale du lait, n'a eu à payer qu'une amende de 100 000 euros, pour avoir gravement pollué un cours d'eau dans le Doubs. Pas de quoi dissuader les contrevenants », estime l'hebdomadaire et rien à voir avec les « centaines de millions d'euros d'amendes » infligées à des sociétés comme Airbus ou McDonald's « dans des affaires économiques et financières ».Les « nettoyeurs du Toit du monde »C'est Aujourd'hui en France Dimanche, qui s'est intéressé à ces nettoyeurs, car « les pentes de l'Everest sont souillées par le tourisme (emballages, équipements, piles, excréments). Une petite expédition est partie nettoyer les routes qui mènent au plus haut sommet de la planète », explique le journal. Des routes très fréquentées. « L'an dernier, 480 personnes ont tenté l'ascension du toit du monde. Et les tentes, les bouteilles, etc. sont abandonnées en cours de route. Personne ne veut redescendre les poubelles. » Résultat : les « nettoyeurs du Toit du monde », ont ramassé au total, « 50 kilos de plastique ». Et eux n'ont pas oublié de les redescendre pour qu'ils soient recyclés.