À la Une: la nostalgie d’Alain Delon, la gauche divisée, et l’attente des Jeux paralympiques
Revue de presse des hebdomadaires français - Un podcast de RFI - Les dimanches
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La nostalgie des hebdos s’incarne, à travers une gueule, un regard, et aussi un ego immortalisé par les Guignols de l'Info :Ces louanges qu'Alain Delon n'aura pas lues, elles tapissent les Unes et les pages intérieures des principaux hebdos - nos confrères de l'Obs, du Point, du Figaro Magazine, de L'Express, de La Croix Hebdo retracent quasiment tous la carrière et la vie privée de l'interprète du Samouraï enterré le 24 août... de ses relations compliquées avec les femmes et ses enfants, parfois son amitié trouble avec l'homme politique d'extrême droite Jean-Marie Le Pen.Des dossiers spéciaux qui sont surtout l'occasion de ressortir une icône du passé : Alain Delon torse nu, trempé de sueur et d'eau salée, les muscles bandés à la barre du voilier où se jouera le drame de Plein Soleil. L'acteur prête son charme et son regard ténébreux à Tom Ripley, l'antihéros du film de René Clément tourné en Italie il y a 65 ans déjà.L'Humanité Magazine revient de son côté trois décennies en arrièreAvec l'interview d'un rappeur devenu rare.MC Solaar fera son énième retour à la fête de l'Humanité, 32 ans après sa dernière apparition au festival... Et dans cet entretien, le rappeur nostalgique aux accents bucoliques déplore la montée de l'extrême droite en France : « Plus les régimes sont autoritaires, moins la culture a le droit de parler », dit-il... MC Solaar qui veut laisser de la place aux « questions écologiques » dans ses textes. Il sera sur scène dans trois semaines au festival du journal de gauche.La gauche française fascinée par les dictateurs selon L'ExpressL'hebdo libéral affiche à sa Une Staline, Mao, Fidel Castro, Pol Pot... « les anticapitalistes s'entichent de régimes socialistes souvent sanguinaires »... l'occasion pour L'Express d'étriller « le socialisme du XXIe siècle promu par Hugo Chavez au Venezuela, [qui] s'est achevé comme les expériences du XXe siècle : en dictature ».Et le magazine de tirer le « bilan désastreux » de Fidel Castro, Nicolas Maduro, et Evo Morales accusés d'avoir « provoqué misère et chaos » en Amérique Latine... L'Express s'inquiète d'une potentielle arrivée de « Jean-Luc Mélenchon et de sa clique » au pouvoir, en tirant un trait d'union entre les dirigeants socialistes latino-américains et les Insoumis qualifiés de « danger pour [la France] ».Il faudrait d'ailleurs « tourner la page Macron et Mélenchon, délaisser Jupiter et Robespierre » : les propos sont de Raphaël Glucksmann dans une interview au Point. L'eurodéputé, qualifié de « nouveau chantre de la social-démocratie », « somme la gauche de rompre enfin avec La France Insoumise » selon l'hebdo conservateur. Raphaël Glucksmann qui voit le Nouveau Front Populaire comme une « unité d'action électorale contre l'extrême droite ».Dans la foulée de cet entretien avec Raphaël Glucksmann, autre interview, autres tacles dans Le Point, ceux de Sophia Aram. L'humoriste dénigre la « secte mélenchonniste » et « la soumission des sociaux-démocrates ». Sophia Aram qui conspue « une extrême gauche totalitaire et stupide » qui s'autorise « les mêmes violences que l'extrême droite », selon elle.Lucie Castets tente d'exister pour MatignonLong format dans L'Obs et dans L'Express sur la haute fonctionnaire de 37 ans, propulsée candidate du Nouveau Front Populaire au poste de Premier ministre. La défenseure des services publics qui débat avec les partis du NFP et se débat face à leurs divisions. L'Obs révèle que Lucie Castets « travaille d'arrache-pied » : « groupes de travail » qui « planchent sur des plans d'actions en matière de Pouvoir d'achat, éducation, santé, transition écologique ». L'économiste Lucas Chancel fait partie de « cette équipe Castets » qui a pour objectif d'aboutir « à des mesures concrètes pouvant être mises sur la table dès la nomination de Lucie » dit-il. Un autre des proches de Lucie Castets confie : « nous préparons un scénario où elle serait appelée dans quelques mois, après la chute d'un gouvernement de droite ».La nomination du nouveau Premier Ministre qui pourrait arriver après les Jeux Paralympiques...La trêve sportive qui pourrait se prolonger... dans un beau reportage photo de Louis Canadas, M, le magazine du Monde, retrace les images des Jeux Olympiques, « un moment suspendu » qui a « transfiguré la capitale en cité idéale ». Le photoreporter a sillonné Paris pendant toute la quinzaine et capturé la ferveur et la fête populaire des JO, comme lors de la course cycliste suivie par des milliers de spectateurs qui ont transformé la Butte Montmartre en Alpe-d'Huez le temps d'une journée.Pas de nostalgie en revanche dans L'Equipe Mag. Le supplément du journal des sports est déjà en mode Paralympique. Portraits du triathlète malvoyant Thibaut Rigaudeau et de son guide Cyril Viennot... leurs épreuves : 750 mètres de natation dans la Seine attachés par un élastique, 20 kilomètres de vélo tandem, et 5 kilomètres de course à pied attaché par la taille. Top départ le 2 septembre du pont Alexandre-III. Pour gagner il faut donc beaucoup de complicité comme le confirment les Français Thibaut Rigaudeau et Cyril Viennot. Parfois même un peu trop : sur Instagram, Cyril Viennot ancien champion du monde chez les valides en rigole : « quand on est guide d'un athlète malvoyant il faut aimer transmettre. J'ai brillamment réussi [en refilant] ma gastro à Thibaut la semaine dernière ».La Croix L'Hebdo se met aussi « dans les roues de nos champions » à l'occasion d'un reportage en immersion avec L'équipe de France de tennis-fauteuil. Trois mois de préparation avec le capitaine Yannick Noah et ces joueurs qui veulent être de la sélection paralympique. Parmi eux, Stéphane Houdet, 53 ans, triple champion paralympique du double. Le vétéran ne veut pas passer le relais à la jeune génération, dans un monde où le sport et la performance prennent le pas sur le handicap.Mais ce sont parfois les infrastructures qui mettent au pas les personnes handicapées : L'Express revient sur ces transports parisiens toujours inaccessibles aux personnes dites à mobilité réduite, des hommes et des femmes en fauteuil roulant ou à moitié paralysée qui se confrontent au métro, aux centaines de marches d'escaliers, aux escalators en panne et à l'absence d'ascenseurs... 22 millions d'euros ont été investis pour adapter près de 1800 arrêts de bus. Une déception pour ces usagers alors que seules 29 stations de métro sur les 320 que comptent le réseau francilien sont entièrement accessibles. L'association APF France Handicap s'énerve : « Pourquoi la France n'en est pas capable ? » en comparant Paris à Londres, qui a réussi à rendre son métro accessible à hauteur de 18% (pour 272 stations), malgré un réseau plus ancien et enfoui plus profondément que celui de Paris.Dans Le Guépard, Alain Delon sous les traits de Tancrède disait : « il faut que tout change pour que rien ne change ».En matière de transports et d'accessibilité à Paris, on peut le dire : rien ne change pour que rien ne change.