À la Une: la guerre en Israël et l'attentat d'Arras
Revue de presse des hebdomadaires français - Un podcast de RFI - Les dimanches
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C'est la Une de la Tribune du Dimanche : « Terrorisme : le retour de la peur. » En photo, deux lycéennes qui s'étreignent, l'une d'elle tient un bouquet de fleurs blanches, au lendemain de l'assassinat d'un professeur de français, par un jeune homme d'origine tchétchène. Le journal publie une interview exclusive de la Première ministre Élisabeth Borne qui déclare : « l'attaque contre Israël a pu être un déclencheur à Arras. »« La barbarie sans fin », titre de son côté le Journal du Dimanche. Le JDD a interrogé Marek Halter, écrivain de confession juive. Pour lui, « les liens entre un terroriste du Hamas et un terroriste en France, existent : ils ne sont pas organisationnels mais idéologiques. Les conflits au Proche-Orient rejaillissent sur la France ».L’attaque du Hamas contre IsraëlDans les hebdomadaires, ces images terribles que l'on a beaucoup vues sur les réseaux sociaux ou à la télévision. Des corps, à peine recouverts de quelques linges, sur une autoroute, dans Paris Match. Des jeunes qui fuient la rave party attaquée par le Hamas, à la Une de l'Obs. L'hebdomadaire parle d'une « stratégie du chaos. [...] Occupé par la guerre en Ukraine, aveuglé par le désengagement américain au Proche-Orient, le monde regardait ailleurs. Par sa stratégie du chaos, le Hamas a violemment réinscrit Gaza sur la scène internationale, sans craindre les conséquences inouïes de la colère des Israéliens sur les civils palestiniens et les menaces en cascade pour la stabilité régionale et la paix dans le monde ».La main de l’IranBeaucoup voient derrière cette attaque la main de l’Iran. C'est le cas de Gilles Kepel, spécialiste de l'Islam et du monde arabe. « Le Hamas, nous dit-il dans l'Express, a complètement lié son destin à l'Iran, qui l'arme, le forme, le finance. Même si le Qatar lui donne aussi de l'argent de son côté. Le Hamas est devenu l'équivalent du Hezbollah, un supplétif de Téhéran n'ayant plus d'autonomie stratégique. » Et ce n'est pas tout, le Hezbollah est aussi « décisif », car il permet de bombarder Israël", poursuit Gilles Kepel. « C'est la meilleure sécurité de Téhéran. Si Israël décidait d'attaquer l'Iran, le "parti de dieu" dispose d'un vaste stock de missiles, lui permettant de déclencher une pluie de feu sur la Galilée .»Ils ont tué les innocents« Attaqués en Israël, menacés en France... La haine des juifs », titre le Point qui consacre une trentaine de pages à l'attaque contre Israël et à la vie des juifs en France. « Soudain, l'état d'Israël est apparu vulnérable. Or, il ne peut se permettre de se montrer faible, estime le Point qui ajoute : l'attaque hourdie par le Hamas avec l'appui intéressé de Téhéran, révèle à ceux qui l'ignoraient encore la barbarie des ennemis auxquels Israël doit faire face. Ceux-là ne reculent ni devant les crimes de guerre ni devant le terrorisme le plus abject. Ils ont sciemment visé les civils désarmés, n'épargnant ni les femmes, ni les enfants, ni les personnes âgées. Ils ont tué les innocents par centaines, ils les ont violentés ou pris en otages, du seul fait qu'ils étaient juifs et vivaient sur la terre d'Israël. » L'antisémitisme en FranceC'est le « retour de la peur », et même la « chronique d'une haine ordinaire », nous dit le Point. Les Juifs de France subissent au quotidien agressions et insultes antisémites », ajoute l’hebdomadaire. Exemple avec Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale. « Avec la notoriété, raconte le Point, sont arrivés les premiers courriers antisémites, tous anonymes évidemment. Des injures, des croix gammées, des étoiles de David, des petits cercueils dessinés portant le nom de ses enfants et sur Internet, des avalanches de tweets, innombrables et enragés. » Un Parisien de 49 ans témoigne de son côté : « Quand je porte ma kippa, je sens les regards désagréables, alors elle reste dans ma poche pendant shabbat, surtout quand je me balade avec mon fils. »« Nous avons peur, titre l'Obs. Pour les juifs de France, déjà traumatisés par plusieurs crimes antisémites, le spectre d'une importation du conflit israélo-palestinien a ressurgi. » Certains sont même prêts à quitter leur pays. Comme cet autre Parisien qui « prépare son départ pour l'état hébreu et déclare : "J'aime la France, je suis attaché à mes racines. Mais c'est la France qui ne nous aime plus trop. Comment croiser dans la rue des personnes qui se réjouissent de la mort de civils, de jeunes, de femmes, d'enfants..." Les témoins que nous avons interrogés, précise de son côté le Point, ont pour la plupart requis l'anonymat. Ils s'accordent sur ce constat : en 2023, on ne crie pas sa judéité sur les toits ».