À la Une: Israël en guerre

Revue de presse des hebdomadaires français - Un podcast de RFI - Les dimanches

« Des centaines de morts, des milliers de blessés, des prises d’otages en nombre. Le choc, depuis samedi matin, est total pour la population israélienne, constate Ouest France. Il est à la mesure de l’attaque portée par le Hamas : meurtrière et déstabilisante par son ampleur, inédite par ses modalités, lourde de menaces par ses conséquences. »« Surprise, effarement, carnage, onde de choc dévastatrice : il y aura un avant et un après 7 octobre 2023, soupire Le Figaro. Cinquante ans après la guerre du Kippour, qu’Israël avait failli perdre, trente ans après la signature des accords d’Oslo, qui avaient permis de rêver de paix, le Proche-Orient est renvoyé à son "ground zero", ce point d’impact où il ne reste que des ruines. »Et désormais, relève La Croix, « l’agression du Hamas semble signer la mort définitive de l’action diplomatique au Proche-Orient.  Trente ans après les accords d’Oslo, la colonisation juive en Cisjordanie a atteint un point de non-retour, alors que la bande de Gaza est soumise depuis 2007 à un blocus qui met sa population à genoux. De l’autre côté, le Hamas refuse toute conciliation avec Israël, se plaçant dans la posture d’une opposition radicale et violente. Entre eux, des Palestiniens de Gaza qui n’ont d’autre perspective que de vivre dans un territoire sans avenir, avec une jeunesse qui, enfermée dans une prison à ciel ouvert, n’a guère d’alternative à l’action violente. L’offensive du Hamas est certes une démonstration de force du groupe terroriste, qui a fait la preuve qu’il pouvait déstabiliser l’État hébreu. Mais nul doute que cela se paiera cher, estime La Croix, et notamment pour les habitants de Gaza. Une fois la stupeur des premiers jours passée, il reste à espérer que la population israélienne comprenne l’impasse dans laquelle la politique actuelle du gouvernement l’entraîne, elle et tout le territoire. Sinon, on voit mal comment on évitera un nouveau bain de sang… »En effet, renchérit La Charente Libre, « en encourageant la colonisation des territoires palestiniens, Israël a ruiné toute solution à deux États. Le messianisme tient lieu de politique pour les plus radicaux qui font la loi et les gouvernements. Le territoire d’Israël abrite une bombe démographique entre deux communautés qui veulent se haïr, l’une ayant décidé de dominer l’autre. Cette guerre pourrait n’avoir qu’un seul mérite : ouvrir enfin les yeux de la société israélienne sur l’impasse qui l’attend. »Libération pour sa part, souligne « l’échec tactique » du Premier ministre israélien : « Benyamin Netanyahu porte une lourde part de responsabilité dans cet échec stupéfiant de son pays à protéger ses citoyens, affirme le journal : son alliance tactique avec le Hamas, visant à affaiblir tout légitime représentant de la cause palestinienne, l’a poussé à vider la frontière du sud de ses effectifs militaires pour les concentrer en Cisjordanie, conformément aux demandes messianiques de ses alliés d’extrême droite. Il en paiera probablement le prix politique ; mais c’est bien peu de chose comparé à la souffrance infligée à son peuple. »Dans une tribune à lire dans Le Monde, Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France, est sans concession envers l’actuel gouvernement israélien : « Ce que nous venons de subir (…) est la résultante d’une conjonction de deux facteurs, affirme Elie Barnavi : une organisation islamiste fanatique dont l’objectif déclaré est la destruction d’Israël ; et une politique israélienne imbécile à laquelle se sont accrochés les gouvernements successifs et que le dernier a portée à l’incandescence. »Désormais, « Netanyahu est au pied du mur, constate Sud-Ouest. S’il ne ressoude pas le pays dans une forme d’union nationale, il aura du mal à reprendre le contrôle des événements alors qu’à la frontière du Liban, le Hezbollah pro-iranien menace de prendre Israël en tenaille. L’État hébreu a montré maintes fois sa capacité de réaction. Mais la prise d’otages d’envergure perpétrée par le Hamas permet à celui-ci d’entraver les mains de l’état-major israélien. En 2011, rappelle Sud-Ouest, Israël avait dû accepter de libérer mille prisonniers palestiniens pour récupérer le seul soldat Gilad Shalit. Dans cette guerre asymétrique lancée depuis Gaza, Israël vit sa plus grande épreuve depuis la guerre du Kippour. »