À la Une : «Fayed, 10 ans, victime collatérale des trafiquants»

Revue de presse des hebdomadaires français - Un podcast de RFI - Les dimanches

Ce prénom est celui de « l’horreur », nous dit Le Parisien-Aujourd’hui en France. Fayed, mort dans la nuit de lundi à mardi, à Nîmes, d’une balle dans le dos, reçue alors qu’il était dans la voiture de son oncle. Voiture qui traversait le quartier décrit comme « sensible » de Pissevin, « gangréné par les trafics depuis des années ». Le journal reprend les mots de la procureure de Nîmes, qui a indiqué mardi que l’enfant se trouvait « au mauvais endroit, au mauvais moment ». « La réalité est bien plus sordide, tellement plus violente » rebondit le journal dans son édito. « Un échelon de plus franchi dans la violence »Interrogés par la correspondante du journal, les habitants du quartier parlent « d’un échelon de plus franchi dans la violence ». « Je suis attristé mais aussi en colère », regrette un directeur de centre de loisirs, ébahi de ne pas voir de poste de police dans ce quartier de 13 000 habitants.Il le confie ensuite, « bien sûr, la répression n’est pas la seule réponse, mais il faut que les gens se sentent en sécurité ». Ce même témoin raconte également les compagnies de CRS envoyées à chaque incident, mais qui finissent par repartir, sans rien changer. « Ce n’est que de la communication », résume-t-il.Même fatalisme à lire dans La Provence. Le journal se fait aussi l'écho de cette affaire, ajoutant au malheur tous ses précédents, et des noms en cascade avec la mention au pluriel de « victimes collatérales des trafics ».Prenant le lecteur par la main, La Provence nous fait voir ce quartier de Pissevin aux commerces fermés, la poste, rare service public encore présent. Mais le journal part aussi à la rencontre des habitants peu bavards et décrit surtout cette grande fresque qui habille une galerie où l'on peut lire « Nîmes, quartiers d'avenir ».Ce drame, en tout cas, pourrait bouleverser l’ordre du jour de la rentrée d’Emmanuel Macron et de ses ministres, dont nombre de journaux font état ce mercredi matin. Ils analysent la feuille de route, car comme l’écrit Le Figaro, « les sujets brûlants ne manquent pas ».Coup d'État au NigerEt ce mercredi dans Le Figaro, on peut lire une lettre ouverte rédigée par la fille du président nigérien renversé, Mohammed Bazoum. Elle s’appelle Zazia Bazoum Mohamed. Cet appel publié mardi soir par Le Figaro est son 2e.Dans le premier, dit-elle, publié par le journal britannique The Guardian, elle dénonçait les conditions de détention de son père, sa mère et son petit frère, détenu depuis le coup d'État du 26 juillet dernier.Ici encore, la fille du président nigérien renversé déplore le sort réservé à sa famille. Concernant son père, elle salue sa résilience, se dit « fière de sa bravoure », vante « les résultats positifs » de sa politique, critiquant du même coup les attaques des putschistes à l’encontre de Mohammed Bazoum, qu’elle considère comme fallacieuses.« Cette injustice » écrit Zazia Bazoum, « me pousse à me demander s'il n'y a pas un lien avec le fait que le Niger devait devenir dans trois mois un pays exportateur de pétrole ». Elle précise ensuite « les preneurs d'otages et leurs complices savent que personne ne profitera de façon personnelle de la manne pétrolière tant que mon père sera président ».Elle termine son écrit par un appel, celui de la libération de sa famille, mais également au « retour à un État de droit, le rétablissement de l'ordre constitutionnel, le retour de mon père Mohamed Bazoum en tant que président de la République, conformément au mandat qui lui a été confié ».Une Suède, « prise au piège »Et puis en Une de La Croix ce mercredi : un dilemme suédois autour de la liberté d’expression qui renvoie aux récents rassemblements en Suède durant lesquels des exemplaires du Coran ont été profané ou brûlés. Rassemblements autorisés par les autorités au nom de la liberté d’expression, mais qui, bien sûr, font réagir chez les habitants et les politiques. « Difficile de trouver le mot juste pour définir ce qu’on ressent » déclare Kasim à la sortie de la Grande-Mosquée de Stockholm.Ils sont plusieurs à témoigner dans les pages de La Croix pour raconter leur sentiment d’être pris au piège entre le sentiment de colère et la conviction qu’il ne faut pas réagir.Du côté de la sphère politique, les polémiques se multiplient et le débat est vif sur les contours que doit prendre la liberté d’expression, ou sur ce qui est envisageable au nom de la sécurité. La Croix parle d’une Suède, « prise au piège ».