À la Une: élections européennes: l'extrême droite aux avant-postes

Revue de presse des hebdomadaires français - Un podcast de RFI - Les dimanches

En France, c'est le Rassemblement national (RN) qui fait la course en tête dans les sondages, dont celui de la Tribune Dimanche, qui donne le candidat du RN, Jordan Bardella, largement vainqueur avec près de 30% des voix, loin devant la liste de la majorité présidentielle créditée de 17% des suffrages. « Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, le Rassemblement national aborde une élection majeure en situation de grand favori », remarque le Point, qui fait sa Une sur Jordan Bardella, « charismatique et populaire », et dont « la base électorale est solide et mobilisée », nous dit l'économiste et éditorialiste Nicolas Baverez, qui accuse ni plus ni moins Emmanuel Macron d'être « le fossoyeur de la démocratie », pour avoir « détruit les forces modérées », et créé « le vide politique dans lequel s'engouffre et prospère l'extrême droite ».Le Point s'attarde aussi sur l'image de Jordan Bardella, image « lisse », le jeune homme est « poli », mais il a un gros défaut, il brille par son absence au Parlement européen. Il ne « s'est jamais impliqué dans le fonctionnement de son groupe », nous dit-on. Mais son statut de député européen lui offre « un bon salaire, 7 300 euros plus 4 950 euros de frais sans justificatif ». « L'Union européenne est bonne fille », conclut le Point. À lire aussiEuropéennes: aux côtés de Marine Le Pen, Jordan Bardella lance la campagne du RN à MarseilleHéritage et RSA« Rassemblement national, l'imposture sociale », titre, de son côté, Marianne. Pour l'hebdomadaire, « le parti de Marine Le Pen bénéficie depuis des années d'une image de représentant des intérêts des classes populaires largement exagérée au regard du contenu de son programme ». Marianne en veut pour preuve « les projets favorables aux plus riches, qui écornent l'image d'un "RN social", comme cette promesse d'une baisse des droits de succession en ligne directe, qui a tout de la démagogie », s'indigne l'hebdomadaire. « Ultra impopulaire, cet impôt sur l'héritage des parents n'est en réalité payé que par les 10 à 15% de Français les plus nantis ».Autre exemple, les aides sociales. Il y a un an, les députés du Rassemblement national se sont opposés à l'extension, aux moins de 25 ans, du RSA (le revenu de solidarité active), une mesure proposée par la gauche. Selon un député RN, cette aide constituerait même « le summum de l'assistanat ». Et ce n'est pas tout, poursuit Marianne. « Très volontariste sur le plan social en 2017, le RN a depuis lâché beaucoup de lest. Outre la sortie de l'euro et de l'Union européenne, Marine Le Pen a également abandonné la retraite à 60 ans et la remise en cause de la loi Travail ».Femme, vie, liberté« Un an et demi après la mort de Mahsa Amini, la République islamique a fini par juguler l'immense vague de manifestations lancée par les iraniennes », constate l'Obs, qui se veut toutefois optimiste, estimant « qu'une bonne partie de la population veut désormais se débarrasser du régime ». L'Obs a choisi de donner la parole à « sept iraniennes en quête de liberté ». « La plupart ont connu la prison, plusieurs ont été contraintes à l'exil », précise l'hebdomadaire, qui livre tout d'abord le témoignage de Narges Mohammadi, prix Nobel de la Paix 2023, détenue dans la prison d'Evin, à Téhéran. Selon elle, « l'heure est venue de criminaliser l'apartheid de genre ». Et elle énumère, en une vingtaine de points, ce que veut dire cet « apartheid de genre » en Iran. Par exemple, « le témoignage d'un homme devant un tribunal vaut celui de deux femmes », ou encore « les hommes ont le droit de divorcer si leur épouse souffre d'un handicap. Les femmes ne jouissent pas de ce droit ».Et puis, il y a bien sûr la question du voile. « Le non-port du hijab islamique est passible de 74 coups de fouets ». Et ce n'est pas seulement de la théorie. L'Obs publie le témoignage d'une « activiste kurde de 34 ans, Roya Heshmati », qui a reçu 74 coups de fouet pour avoir publié, sur les réseaux sociaux, une photo d'elle sans voile. « Je n'ai pas compté les coups, raconte la jeune femme, je chantais tout bas : "Au nom de la femme, de la vie, le voile de la soumission sera arraché, notre nuit se transformera en aube" ».À écouter aussiIran: que reste-t-il du mouvement «Femme, vie, liberté»?Une famille originaleC'est M, le supplément du Monde, qui nous présente cette famille. Elle a la particularité de compter 27 demi-frères et sœurs, ils sont français et sont tous nés par PMA (procréation médicalement assistée) après un don de sperme anonyme. Anonyme, certes, mais cela ne les a pas empêchés de se retrouver, en faisant des tests ADN en ligne. Plusieurs d'entre eux « se sont rencontrés » et « certains ont même l'impression d'avoir trouvé une nouvelle famille », précise M. Ils sont toutefois taraudés par une question. « Ils s'interrogent sur une énigme », l'identité de leur père biologique. « Certains veulent absolument la découvrir ». « Moi, je l'ai surnommé Spermator », dit Maude, l'une des « demies ». « Parce qu'on a des origines espagnoles ».Une certitude révélée par les tests ADN, qui toutefois ne dissipent pas le mystère sur le donneur anonyme et particulièrement généreux. Une scientifique avance l'hypothèse « d'un donneur itinérant, qui se serait lancé le défi de donner dans le plus d'endroits possibles », à une époque (les années 80 et 90), où les principes éthiques étaient non « contraignants ». Certains parlent d'un « serial-donneur » qui pourrait bien être le père de dizaines d'autres enfants.