Choses à Savoir TECH - L'Italie dans le viseur des géants du numérique ?
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Le Piracy Shield italien, mis en place en février 2024 pour lutter contre le piratage en ligne, est au centre d’une controverse croissante. Critiqué pour ses méthodes jugées brutales et son manque de transparence, le dispositif est désormais dans le viseur de la CCIA (Computer & Communications Industry Association), qui regroupe des géants technologiques tels que Google, Amazon et Cloudflare.Dans une lettre adressée à la Commission européenne le 21 janvier 2025, la CCIA dénonce les dérives du système. Selon elle, les blocages massifs d’adresses IP et de noms de domaines sont inefficaces et souvent abusifs. Google Drive, par exemple, a récemment été bloqué par erreur, tout comme des services de Cloudflare. La CCIA critique également l’extension des mesures aux fournisseurs de VPN et de résolveurs DNS, mettant en garde contre des atteintes à la liberté d’expression. Les résultats du Piracy Shield sont par ailleurs remis en question. Une étude commandée par l’AGCOM, l’autorité italienne en charge du dispositif, montre qu’il n’a pas eu d’effet significatif sur les audiences des plateformes légales. Une analyse indépendante souligne aussi que les flux pirates se déplacent simplement vers de nouveaux domaines.Autre point de friction : la CCIA accuse l’AGCOM de conflits d’intérêts et de non-conformité avec les lois européennes. Elle pointe notamment des amendements menaçant de prison les intermédiaires ne signalant pas les infractions mineures. Enfin, la procédure TRIS, qui évalue l’impact des nouvelles législations sur le commerce intra-européen, aurait été contournée. La CCIA appelle l’Union européenne à suspendre les mesures antipiratage en Italie, ouvrir un dialogue et vérifier leur conformité légale. Le sort du Piracy Shield reste en suspens, sous le regard attentif de Bruxelles. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.