[Podcast/Il était une fois] Lucky Luke, le vide juridique apparent et la justice privée
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Il était une fois… le Droit, sa vie, son œuvre : Lucky Luke et le droit Il est grand et mince, porte un chapeau blanc, une chemise jaune, un foulard rouge autour du cou, un gilet noir, un jean bleu, une ceinture avec une boucle rectangulaire, des éperons, et des bottes. Il est souvent dessiné avec un sourire tranquille et portant constamment son fidèle pistolet. Dans les premières histoires, il était souvent vu avec une cigarette. Cependant, pour des raisons de santé publique, la cigarette a été supprimée et remplacée par une brindille d'herbe. Il est souvent accompagné de son cheval, prénommé Jolly Jumper, un cheval qui est intelligent et capable de parler. Lui, c’est « l’homme qui tire plus vite que son ombre » (4ème de couverture emblématique de chaque album), le lonesome cowboy face au soleil couchant, aux Rocheuses, et aux cactus de la dernière case, comme négatif de l’éternel banquet final des irréductibles gaulois. Lui c’est bien évidement Lucky Luke, le célèbre personnage de bande dessinée créé par Morris, avec de premières histoires écrites par René Goscinny. Les auteurs ont introduit un humour particulier, se moquant des clichés du western. L'œuvre de Lucky Luke explore le conflit entre le bien et le mal, incarné par le protagoniste défenseur de la loi. Les bandits de l'Ouest représentent le mal, souvent dépeints comme laids. La série a joué un rôle crucial dans l'établissement des règles du genre franco-belge, avec Lucky Luke comme héros-type. Les aventures présentent un humour basé sur la répétition et la caricature, avec les frères Dalton comme exemples d'antagonistes stéréotypés. Aussi, dans le cadre de cet épisode d’Il était une fois… le Droit, sa vie, son œuvre, je vous propose d’aborder … Lucky Luke, le vide juridique apparent et la justice privée Au temps du Far West aux États-Unis, la justice était rudimentaire et décentralisée. En l'absence d'institutions gouvernementales fortes, les colons établissaient leurs propres mécanismes de règlement des conflits. Les tribunaux locaux, comités de citoyens, shérifs élus et groupes de vigilants étaient courants. La série Lucky Luke explore cette justice privée à travers les aventures d'un cow-boy solitaire qui intervient pour rétablir l'ordre. Les vigilants, groupes citoyens spontanés, étaient également présents. La justice au Far West était improvisée, dépendant du contexte local. Contrairement à l'image de la "loi de la jungle", elle illustrait la capacité des individus à organiser des systèmes de lois privées basés sur la coutume, la compétence et la propriété privée. Les aventures de Lucky Luke reflètent ce contexte, où le vigilant intervient pour mettre fin à la violence et rétablir la sécurité. La série aborde divers aspects de la vie dans l'Ouest, des conflits entre éleveurs aux défis liés à la construction du chemin de fer. Les histoires présentent des personnages tels que les frères Dalton, Jesse James, et des situations où Lucky Luke agit comme gardien de la Constitution, chasseur de primes, ou défenseur des pionniers. Malgré le contexte historique brutal, la série adoucit la réalité avec des éléments humoristiques, tout en reflétant l'évolution d'un territoire vers un état de droit. Crédits : Extrait de I'm A Poor Lonesome Cowboy, Pat Woods, 1972Extrait du générique du dessin animé Lucky Luke, Claude Bolling, 1991Extrait de Morris, interview (CNBDI, 1993)Extrait de l’épisode 3, Les Dalton se rachètent, Dargaud FilmExtrait de la Ballade des Dalton, Claude Bolling, 1979