“Colorblind”, “amarelo”, “brown”... La palette linguistique des couleurs de peau
Les mots des autres - Un podcast de Courrier international
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Il y a d’abord eu la série américaine “Dear White People”, qui raconte les affronts subis par des étudiants noirs dans une université américaine. Ensuite, on a vu une actrice noire incarner la reine Charlotte dans la fiction historique Les Chroniques de Bridgerton. Et cette année, le dernier volet de la saga James Bond a vu naître une nouvelle agente 007, incarnée par Lashana Lynch, actrice noire elle aussi.Les représentations changent à vitesse grand V, et la couleur de peau est un sujet de plus en plus présent, à l’écran comme à la ville. Ça nous a donné envie de nous intéresser à la manière dont elles sont désignées dans différentes langues. Qui est noir, blanc, métisse, et pourquoi ? Avec quelles nuances, quelles connotations ? C’est parti pour un brainstorming sur la question, ou en bon français, une… tempête de cerveaux ?Cet épisode contient douze mots et expressions, dans cinq langues différentes. Brown : littéralement, c’est la couleur marron. Appliqué à la couleur de peau, c’est une façon d’exprimer une nuance par rapport au “noir”. Le mot n’a toutefois aucun fondement biologique et sert surtout de marqueur culturel. Selon le pays, il peut aussi bien désigner des personnes venant du Moyen-Orient ou d’Amérique latine. Pardo : au Brésil, c’est une catégorie ethnique officielle regroupant à peu près toutes les nuances de métissages. Plus de 40% de la population brésilienne s’y retrouve. Amarelo : “jaune” en portugais, ce mot est aussi une dénomination officielle au Brésil pour désigner les personnes d’Asie de l’Est.Zwart : le noir, en néerlandais. Ce mot est aussi bien utilisé pour parler de la couleur noire que des personnes ayant la peau noire. Wit : en néerlandais, c’est le “blanc” dans son sens le plus neutre de couleur. Mais ce n’est pas le terme utilisé pour désigner les personnes blanches, ce qui crée la controverse. Blank : en néerlandais, c’est traditionnellement ainsi qu’on appelle les “Blancs”. Le terme, hérité de la colonisation, évoque aussi une idée de “pureté” et de supériorité que certains jugent déplacée, lui préférant le mot “wit”, qui désigne de manière plus neutre la couleur blanche. Colorblind : en anglais et au sens le plus répandu, c’est le daltonisme, soit un trouble de la perception des couleurs. Au sens social et politique, être “colorblind”, “aveugle aux couleurs”, revient à ne pas prendre en compte l’impact des couleurs de peau sur la place des individus dans la société.Qey [ቀይ] : la langue amharique, essentiellement parlée en Éthiopie, possède quatre nuances différentes pour désigner les couleurs de peau de la population. “Qey” signifie “rouge”, et c’est le terme utilisé pour décrire les peaux les plus claires dans le pays, bien qu’elles sont considérées comme noires dans la plupart des autres langues.Duine gorm : en gaélique irlandais, “duine” désigne une “personne” et “gorm” signifie “bleu”. L’expression a longtemps été utilisée pour désigner des personnes non blanches - probablement suite à un glissement de sens de “bleu” vers “sombre”. Aujourd’hui, on lui préfère la formule “duine de dhath” qui se traduit par “personne de couleur”. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.