Audrey Hepburn et Paul Desmond : l'histoire secrète d'une fascination mutuelle

Les Matins Jazz - Un podcast de Laure Albernhe et Mathieu Beaudou

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30 ans jour pour jour après la disparition de l'icône d'Hollywood Audrey Hepburn, on se souvient dans les Matins Jazz d'une anecdote pleine de tendresse, qui témoigne de l'admiration que portait le saxophoniste Paul Desmond à la comédienne. En 1954, elle joue à Broadway, lui se produit tout près avec Dave Brubeck au Basin Street. Chaque soir, il prend sa pause à la même heure, traverse Time Square et se poste à la sortie du théâtre pour apercevoir la silhouette d'Hepburn qui s'engouffre dans sa limousine. Fasciné par sa beauté, son style, son talent, et peut-être secrètement amoureux, il compose pour elle le très beau Audrey, paru sur l'album Brubeck Time. En 1993, à la mort d'Audrey Hepburn et alors que Desmond est décédé depuis des années, Dave Brubeck est contacté par l'entourage de l'actrice qui lui demande s'il accepterait de jouer Audrey à ses obsèques... Alors qu'il pensait qu'elle n'avait jamais eu connaissance du morceau, le pianiste découvre qu'il s'agissait en réalité de sa musique favorite : elle l'écoutait chaque soir avant de se coucher.  L'histoire de cette fascination secrète et réciproque est relatée dans la biographie de Desmond, Take Five : The Public and Private Lives of Paul Desmond de Doug Ramsey puis reprise par le dessinateur Paul Rogers qui y a consacré sa page dessinée dans le New Yorker en février 2021. On se penche aussi ce matin sur la sortie d'un album magistral : The Source (Artwork Records), le grand maître du piano Kenny Barron, 79 ans, enregistré en solo il y a quelques mois au théâtre de L'Athénée à Paris. Vous l'entendrez raconter pourquoi le fait d'être seul au piano est pour lui - aujourd'hui encore - un défi particulier.  Egalement à la Une de vos Matins Jazz : un mystère de l'histoire du jazz américain, qui a obsédé les collectionneurs pendant des décennies, et qui vient tout juste d'être élucidé. Le peintre et illustrateur Harvey, à l'origine de dizaines de pochettes de vinyles du label Savoy pendant les années 60, et dont on ne connaissait jusqu'ici que le prénom, a enfin été identifié. Avec ses aplats de couleurs et son style inspiré du surréalisme, il a révolutionné notre rapport à l'objet disque. Enfin, on s'envole pour la Colombie, ce matin, à la découverte de l'Orchestre philharmonique de Bogota (OFB) et de sa formation 100% féminine, créée en mai dernier : 45 musiciennes, dirigées par une jeune cheffe d'orchestre de 30 ans. Une source d'inspiration et de vocation dans toute la Colombie, et une volonté assumée du directeur de l'OFB, David Garcia, face à des traditions machistes qui peinent à s'effacer.