#91 Elodie Bouchez

Dans le Marais, à Paris. On quitte une rue commerçante, on tourne à gauche. On emprunte un escalier biscornu, on monte au quatrième, on y est. Elodie Bouchez, à l'affiche du nouveau film de Jeanne Herry, Je verrai toujours vos visages, nous reçoit chez elle, un appartement haut de plafond, blanc, feutré. Un « endroit en déconstruction, provisoire » qu'elle devrait prochainement quitter.La comédienne âgée de 50 ans évoque son enfance dans le Val-de-Marne, à Vitry-sur-Seine et plus tard à Choisy-le-Roi, son intérêt très précoce pour la danse et la scène et plus tardif pour le cinéma, sa première expérience de tournage sous la direction de Serge Gainsbourg, le souvenir merveilleux des Roseaux sauvages d'André Téchiné, son rapport au jeu d'actrice, sa fascination pour la ville de Los Angeles, son expérience américaine autour d'Alias, la série d'espionnage de J.J. Abrams, ses rencontres marquantes avec Jeanne Herry et Vanessa Springora qu'elle s'apprête à incarner à l'écran, sa passion pour le spectacle vivant et notamment le travail du chorégraphe Hofesh Shechter, son adoration de Julia Roberts et son horreur de la technologie.Elle revient aussi sur son admiration pour le travail du réalisateur Abdellatif Kechiche avec qui elle a tourné La Faute à Voltaire : « C'est un film que j'adore. Son cinéma, c'est mon goût. Avec Adèle Exarchopoulos avec qui j'ai tourné le film de Jeanne Herry, on sait qu'on a ça en commun toutes les deux. Comme acteur, il y a un endroit qu'on ne peut pas atteindre sans quelqu'un comme Abdel. Il ne se contentera jamais de ce qu'on va pouvoir lui donner sans qu'il puisse nous aider à aller un peu plus loin. »Depuis quatre saisons, la journaliste et productrice Géraldine Sarratia interroge la construction et les méandres du goût d’une personnalité. Qu’ils ou elles soient créateurs, artistes, cuisiniers ou intellectuels, tous convoquent leurs souvenirs d’enfance, tous évoquent la dimension sociale et culturelle de la construction d’un corpus de goûts, d’un ensemble de valeurs.Un podcast produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal) préparé avec l’aide de Diane Lisarelli et Imène BenlachtarRéalisation : Emmanuel BauxMusique : Gotan Project

Om Podcasten

Qu'est-ce qu'avoir du goût ? Qui a bon goût, mauvais goût ? Le goût est-il un héritage, le produit d'une éducation, le signe d'une appartenance sociale ? Ou au contraire, le fruit d'une construction personnelle, une mise en scène de soi ? Comment devient-il, au final, inséparable de ce que nous sommes ?Chaque vendredi, "Le goût de M" part à la rencontre d'une personnalité issue du monde de la culture, de la mode, du design ou de la cuisine, et lui demande de raconter son histoire personnelle du goût. Comment elle l'a constitué, en continuité ou en rupture avec son milieu d'origine, comment il a évolué au cours de sa vie, de ses rencontres, de ses expériences, du goût de l'époque aussi."Le goût de M" est le podcast de M, le magazine du Monde, produit et présenté par Géraldine Sarratia (Genre idéal)Préparé avec l'aide de Diane Lisarelli et Imène BenlachtarRéalisation : Guillaume Girault et Emmanuel BauxMusique : Gotan Project"