Le retour de la question palestinienne : et après ?
La Pause géopolitique - Un podcast de Anne Battistoni
Début 2023, les relations israélo- palestiniennes semblaient s’inscrire dans une « guerre de cent ans » interminable, qui devenait au fil du temps de plus en plus favorable à Israël, en dépit de l’absence de perspective de paix avec les Palestiniens, peuple privé de tout droit à l’autodétermination et à un État. Le chercheur Alain Dieckhoff propose le terme de guerre de Cent ans, pour qualifier les relations israélo-palestiniennes, même si le conflit est surtout visible depuis la création d’Israël le 14 mai 1948. Il prend ici comme point de départ l’année 1922, date à laquelle le Royaume Uni obtient un mandat sur la Palestine conféré par la Société des Nations. Les Britanniques avaient la charge en Palestine de respecter leur promesse faite par le ministre Balfour en 1917 de créer un foyer national juif en Palestine tout en respectant les droits de tous les habitants alors majoritairement arabes. Une conciliation qui s’avéra impossible. Un siècle plus tard, au terme de cette « guerre de cent ans » moderne, l’année 2023 semblait consacrer l’effacement de la question palestinienne dans un Moyen-Orient en pleine recomposition. Certes, dans les territoires occupés de Cisjordanie, des heurts violents entre factions palestiniennes et armée ou colons israéliens faisaient entre janvier et septembre plus de 220 victimes dont 190 Palestiniens. Mais l’opinion internationale s’était accoutumée à ces troubles périodiques. L’attaque du Hamas le samedi 7 octobre dernier a donc été un coup de tonnerre, humiliant Israël, et rappelant au monde l’impossible refoulement de la question palestinienne.