Concours J-7 : tour du monde de l'actualité géopolitique 2022

La Pause géopolitique - Un podcast de Anne Battistoni - Les jeudis

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L’attaque russe contre l’Ukraine, débutée le 24 février 2022, bouleverse autant l’équilibre géopolitique que géoéconomique mondial. C'est également un puissant révélateur des rapports de force et des équilibres qui se dessinent dans ce monde du XXIᵉ siècle. Est-il possible de tirer quelques enseignements de ce qui se passe, à la fois sur l’utilité de la guerre et le concept de puissance ? Que dit ce conflit des formes et de l’utilité de la guerre au XXIᵉ siècle ? La guerre en Ukraine semble démontrer que la puissance militaire est d’un intérêt limité Cela se sait depuis longtemps, les Américains en ont fait l’expérience au Viêtnam, en Irak au XXIᵉ siècle, et singulièrement en Afghanistan (qu’ils ont quitté cet été). Il pouvait sembler paradoxal que V. Poutine fasse confiance à la puissance militaire pour atteindre ses objectifs, même si – et c’est une différence notable avec les États-Unis – il ambitionne des gains territoriaux. Il a en effet une vision territoriale et même impériale de la puissance. La Crimée lui avait montré que c’est possible. Certes Poutine a la suprématie aérienne, mais son armée est fidèle à ce qu’elle est sur le papier, avec le 1/12e du budget US, ses moyens sont limités et l’Ukraine est un gros morceau. Ce n’est pas l’impuissance de la puissance, ici, mais il est clair que le militaire ne conduit pas à une solution politique durable. Mais Poutine excelle dans l’art des conflits gelés, où une situation militaire acquise sans règlement politique perdure et finit par faire primer la loi du plus fort. C’est peut-être ce qu’il escompte en concentrant ses forces sur les territoires de l’Est et des rives de la mer Noire.