ÉP 56 : Intersexe, Arabe et musulman.e (hors-série)

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Ce 1er mini-épisode hors-série entend combiner l’identité arabo-musulmane en France et l’identité intersexe. Les personnes intersexes sont celles dont les caractéristiques physiques ou biologiques, telles que l’anatomie sexuelle, les organes génitaux, le fonctionnement hormonal ou le modèle chromosomique, ne correspondent pas aux définitions classiques de ce qui est mâle et femelle. Ces caractéristiques peuvent se manifester à la naissance ou plus tard dans la vie, souvent à la puberté. Jusqu’à il y a peu, les personnes intersexuées étaient de l’ordre de la monstruosité, de l’incomplétude, de l’hybridation non-désirée, de l’anomalie, de la malformation, d’un désordre sexuel. Tant de termes abjects qui définissent les intersexes. Selon qui ? En tous cas, pas le Dieu du Coran, ni même son Prophète. Alors pourquoi le monde a décidé de se ranger du côté d’un binarisme totalitaire qui n’accepte pas les corps humains complètement mâles ou complètement femelles ? Les mutilations sont encore faites par des médecins aujourd'hui en France pour « corriger » ce qu’ils appellent l’anomalie génitale à la naissance, qui s’écarte de la fameuse échelle de Prader qui dicte à partir de quelle taille on parle de clitoris ou de pénis. Un micropénis, un clitoris hypertrophié, des testicules non descendus… toute variation devient une anomalie de la nature. Alors, l’excision est un crime en France, mais ça le corps médical peut le faire ! En plus, 40% des personnes intersexes ne s’identifient pas au sexe qui leur a été assigné à la naissance. Écoutez bien : on estime qu’il y a jusqu’à 1,7% de la population mondiale qui serait intersexuée. Ça veut dire 120 millions de personnes, c’est autant que la population du Japon ! Autant qu’il y a de personnes rousses ! En France, 1 enfant sur 100 000 naît intersexué. Bref, il y a tellement de faits révoltants et inhumains que l’idéologie scientiste et les paradigmes de la société d’aujourd'hui font perdurer et endurer aux personnes intersexes. Cet épisode n’entend pas pleurer la condition des personnes intersexes du fait de leur intersexuation, car ce n’est ni une malédiction divine, ni une malformation corporelle. Il ne s’agit pas de les infantiliser ou de les faire victimes. Il s’agit de visibiliser la violence que leurs corps et identités subissent du fait d’un système hétérocispatriarcal autour d’elleux, en examinant ça d’encore plus près au croisement de l’identité arabe et musulmane.Si vous voulez bouquiner 🤓📘📚Entre les jambes (2021) de Huriya Les cinq sexes (2013) d’Anne Fausto-Sterling Je suis né ni fille, ni garçon (2011) de Dany-Salomé Gillis Corps trans / Corps queer (2013) de Karine Espineira  Homosexualité et transidentités en islam (2017) de Ludovic-Mohamed Zahed Ambre ou les métamorphoses de l’amour (2006) de Mohamed Leftah Harrouda (1973) de Tahar Benjelloun Messaouda (1983) d’Abdelhak SerhaneSi vous voulez mater des movies 🎬🎥🎞️Entre deux sexes (2017) de Regine Abadia Ni d’Ève, ni d’Adam : Une histoire intersexe (2019) de Floriane Devigne Being impossible (2018) de Patricia Ortega Arianna (2015) de Carlo Lavagna XXY (2017) de Lucía Puenzo Noor (2012) de Çagla Zencirci & Guillaume Giovanetti Intersexion (2012) de Grant Lahood En infiltré.e.s (2021) série documentaire d’Océan Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.