ÉP 48 : Le corps des femmes arabes - avec Joumana HADDAD

JINS - Un podcast de JINS Podcast - Les jeudis

Aujourd'hui, on va encore et encore parler de corps et de sexualité, cette fois-ci du côté du Proche-Orient. Dans le monde arabe, qu’il soit musulman ou pas, le corps des femmes est vécu comme dangereux car tentateur par nature. Il doit donc être caché, enfermé pour éviter que les hommes ne cèdent à des pulsions sexuelles plus fortes que leur volonté. "C’est pas de leur faute ! Elle n’avait qu’à pas s’habiller comme ça ! Et puis qu’est-ce qu’elle vient faire dans la rue aussi tard ? Elle ne respecte ni les traditions ni elle-même en se baladant comme ça, n’attendant que de se faire siffler par des mecs. C’est elle qui l’a cherché, son corps a transgressé l’espace public". De toutes façons, au-delà de ces mecs, ce sont les patriarcats d’État qui peinent à céder des droits à égalité et qui préfèrent garder le contrôle des corps, de la reproduction et de la sexualité des femmes. Certes, en France, la sécularisation progressive (bien que partielle) de la société a permis des avancées indéniables. Mais la domination masculine est partout et l’écrasante majorité des femmes françaises, où qu’elles soient, qui qu’elles soient, ont subi une forme d’harcèlement de rue au cours de leur vie. Pour en savoir plus là-dessus, je vous recommande à toustes mes auditeur·ice·s, de suivre le collectif féministe Nous Toutes @noustoutesorg. Pour l’occasion, j’avais envie de me tourner vers celle qui représente une des grandes figures du combat féministe dans le monde arabe, c’est Joumana Haddad. Elle est une écrivaine, journaliste et poétesse libanaise, militante pour les droits des femmes. Avec toutes ses distinctions en tant que brillante journaliste et ses nombreux essais à propos de la femme moyen-orientale, Joumana Haddad s’est érigée au rang des femmes arabes les plus influentes au monde. En 2010, elle écrit J’ai tué Shéhérazade. Confessions d’une femme arabe en colère. En 2013, Superman est arabe. En 2016, Le Troisième Sexe. Elle organise aussi des activités sociales et culturelles dans son JHFC : le Joumana Haddad Freedoms Center @jhfreedomscenter, où l’on discute d’égalité des genres, d’inclusion des personnes LGBT+ et de sécularisme.« C’est l’homme arabe, qu’il en soit conscient ou non, qui est en train de payer le prix de cette vision tellement toxique de ce qu’est un homme « vrai ». Le féminisme est bénéfique autant aux hommes qu’aux femmes. Les hommes doivent être des alliés dans ce combat. » --- Joumana HaddadSi vous voulez bouquiner 🤓📘📚Superman est arabe (2013) de Joumana Haddad J’ai tué Shéhérazade : confessions d’une femme arabe en colère (2010) de Joumana Haddad Foulards et hymens : Pourquoi le Moyen-Orient doit faire sa révolution sexuelle (2015) de Mona Eltahawy La révolution du plaisir – Enquête sur la sexualité dans le monde arabe (2013) de Shereen El-Feki Sexe et mensonges – La vie sexuelle au Maroc (2017) de Leïla Slimani Le Harem politique (2010) de Fatima Mernissi Une femme en colère (2009) de Wassyla Tamzali Corps des femmes et espaces genrés arabo-musulmans (2017) de Corinne Fortier & Safaa Monqid Hshouma (2016) de Zainab FasikiSi vous voulez mater des movies 🎬🎥🎞️ Papicha (2019) de Mounia Meddour Caramel (2007) de Nadine Labaki Les femmes du bus 678 (2010) de Mohamed Diab À mon âge je me cache encore pour fumer (2017) de Rayhana Obermeyer The Perfect candidate (2020) de Haifaa Al-Mansour Dégradé (2016) d’Arab Nasser & Tarzan Nasser 143, Rue du Désert (2021) de Hassen Ferhani Femmes du Caire (2010) de Yousry Nasrallah Rachida (2002) de Yamina Bachir Beyrouth Hotel (2011) de Danielle ArbidSi vous voulez interagir, suivez JINS sur Instagram sur le compte @jins_podcast Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.