ÉP 43 : Déterminisme social et sexuel des Français.e.s issu.e.s de l’immigration maghrébine - avec Faïza GUÈNE
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Hello tout le monde ! Dans ce premier épisode de la trilogie, je vais aborder le concept difficile de déterminisme social, voire sexuel pour les populations issues de l’immigration maghrébine ou proche-orientale en France. On rentre ici dans la sociologie des rapports sociaux de sexe. Depuis la petite enfance, on raconte aux enfants issus de cette immigration comment complaire aux genres qui leurs sont assignés. La violence des jeunes de banlieue va être rapportée à leur culture étrangère, voire à leur nature, « c’est dans leur sang, c’est dans leurs veines » disent-ils. Cette naturalisation dangereuse et le déterminisme identitaire des habitants de banlieue est basée sur la croyance que les nouvelles générations issues de l’immigration sont fainéants, n’en veulent pas assez, n’en ont que faire de l’égalité des sexes, qu’ils vivent encore au siècle dernier, qu’ils sont par nature homophobes, que s’ils voulaient, ils pourraient. Sauf qu’il y a un racisme systémique qui fait que même si on veut beaucoup, on peut très peu. Et que si on arrive à se frayer un chemin dans la société, on doit lutter contre une multitude de discriminations, qu’elles soient sociales, culturelles, professionnelles ou… sexuelles. J’ai le plaisir d’en parler aujourd'hui avec une femme géniale, qui a toujours élevé sa voix et mis sa plume à contribution sur ces questions cruciales : il s’agit de Faïza Guène. Faïza Guène est une romancière et scénariste française d’origine algérienne. Elle est née à Bobigny et grandit dans un quartier populaire de Pantin. Elle s’oriente d’abord vers la sociologie avant de commencer à écrire sa première œuvre en 2004, Kiffe-Kiffe demain, qui a connu un succès planétaire puisque vendu à 400 000 exemplaires et traduit en 26 langues. Elle écrit Un homme, ça ne pleure pas et puis son dernier roman à succès La Discrétion, paru en 2020 aux éditions Plon. Elle a aussi à son actif plusieurs réalisations de court-métrages ainsi qu’un rôle au cinéma dans le film Sœurs de Yamina Benguigui. Elle s’est toujours engagée contre les stéréotypes, pour l’éducation dans les quartiers populaires et pour la représentation des femmes. Elle s’est battue pour la diversité, pour les identités mêlées et pour l’intégration au travers de phrases caustiques, avec l’usage d’un humour bien à elle et une légitime utilisation du verlan et de l’arabe. Elle revendique une écriture proche du peuple, pas destinée aux élites. Ensemble, on va voir comment il est possible de lutter contre le déterminisme social et sexuel des populations arabes de France.« On nous francise de manière violente. On doit faire nos preuves, montrer patte blanche. On nous enlève ce qui nous constitue pour qu’on soit considérés comme des citoyens français. Mais même quand on fait ça, on n’est pas tout à fait des citoyens. » --- Faïza GuèneSi vous voulez bouquiner 🤓📘📚Kiffe kiffe demain (2004) de Faïza Guène Du rêve pour les oufs (2006) de Faïza Guène Un homme, ça ne pleure pas (2014) de Faïza Guène La discrétion (2020) de Faïza Guène L’Art de perdre (2017) d’Alice Zeniter Ethnicity & equality: France in the Balance (2007) d’Azouz Begag Garçon manqué (2000) de Nina Bouraoui Si vous voulez mater des movies 🎬🎥🎞️Les Visages de la Victoire (2020) de Lyèce Boukhitine Sœurs (2020) de Yamina Benguigui Mauvaises herbes (2018) de Kheiron L’esquive (2003) d’Abdellatif Kechiche Chouf (2016) de Karim Dridi Jusqu’ici tout va bien (2019) de Mohamed Hamidi Haramiste (2014) d’Antoine DesrosièresSi vous voulez interagir, suivez JINS sur Instagram sur le compte @jins_podcast Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.