ÉP 41 : Être Arabe, musulmane et drag queen - avec Khookha McQUEER
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Aujourd'hui, je vous propose un épisode hors du commun, comme on les aime dans JINS. Il va s’agir de croiser le contexte arabo-musulman avec une figure devenue essentielle dans les sociétés modernes : la drag queen. Une drag queen est un homme qui construit une identité féminine de manière exagérée, le temps d’un jeu de rôle. Il s’agit de forcer les traits féminins de façon théâtrale, par le maquillage, le costume, le chant, la danse, l’imitation de toutes les caractéristiques que le monde moderne accorde au féminin. Il ne s’agit que d’un travestissement, et non pas d’une indication sur l’orientation sexuelle de l’homme en question. Il ne s’agit pas non plus de son identité de genre car une drag queen n’est pas forcément une personne trans. Pour reprendre grossièrement les mots de Judith Butler, il s’agit plutôt d’une performance de genre, c'est-à-dire d’une manière d’exprimer le genre qui est mise en scène, avec des gestes, des postures, des mouvements, des paroles. Les drag queens ont toujours fait partie de la sous-culture gay que les historiens de l’art ont appelé camp. Le camp est un humour espiègle, une autodérision qui permet aux hommes gays de rire des difficultés de leur condition dans une société homophobe. L’exagération du féminin, la théâtralité de la gestuelle, la vénération d’icônes féminines comme Mylène Farmer, le voguing comme danse identitaire ou l’engouement autour du concours de drags RuPaul’s Drag Race sont autant d’éléments qui se rapportent au style camp. Lorsque ce sont les femmes qui deviennent des personnages hyper masculins, le temps d’un spectacle, on parlera alors de drag kings. À l’inverse du camp, on trouvera le style butch qui renforcera les conventions masculines rigides et le virilisme.Aujourd'hui, j’ai l’honneur d’accueillir une personnalité extraordinaire. Ielle s’appelle Khookha McQueer. Khookha est une militante LGBTQIA+, féministe et artiste tunisienne. Iel est l’une des plus grandes figures de la transidentité en Tunisie et s’identifie comme une personne non-binaire. Iel est certifié pour former et éduquer autour des questions d’identité et d’expression de genre, d’orientation sexuelle. Iel écrit, dessine, pose pour des photos, prend des photos, réalise des performances et construit des univers visuels envoûtants. « Si on a peur que les drag queens ou que les personnes queer influencent le reste de la population, il faut se dire que cette population n’est pas uniquement en train d’influencer les personnes queer, mais plutôt de les contraindre. » --- Khookha McQueer Si vous voulez bouquiner 🤓📘📚Life as a unicorn (2019) d’Amrou Al-Kadhi Drag queens – la folle histoire illustrée des vraies queens (2019) de Simon Doonan Trouble dans le genre (1990) de Judith Butler Queer zones (2018) de Sam Bourcier Homosexualité et transidentité en islam (2017) de Ludovic-Mohamed Zahed Desiring Arabs (2007) d’Edward Saïd Professing Selves : Transsexuality and same-sex desire in contemporary Iran (2017) d’Afsaneh NajmabadiSi vous voulez mater des movies 🎬🎥🎞️Chouchou (2003) de Merzak Allouache Queendom, 3 histoires de drag (2021) sur France TV Certains l’aiment chaud (1959) de Billy Wilder Cherry pop (2017) d’Assaad Yacoub La Cage aux folles (1978) d’Édouard Molinaro Personne n’est parfait(e) (2000) de Joel Schumacher Paris is burning (1990) de Jennie Livingstone Pose (2020) sur Canal +Si vous voulez interagir, suivez JINS sur Instagram sur le compte @jins_podcast Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.