Les anarchistes et la prostitution : perspectives historiques (de Francis Dupuis-Déri)

Floraisons - Un podcast de floraisons

Ce podcast est réalisé à partir de l’article de Francis Dupuis-Déri, « Les anarchistes et la prostitution : perspectives historiques », Genre, sexualité & société [En ligne] Extrait : « Le gouverné, le trompé, l’exploité, la prostituée et ainsi de suite, blessent avant tout nos sentiments d’égalité. C’est au nom de l’Égalité que nous ne voulons plus ni prostituées, ni exploités, ni trompés, ni gouvernés. » Pierre Kropotkine, La morale anarchiste De vifs débats animent aujourd’hui les réseaux féministes, à propos du  « travail du sexe » ou de la « prostitution », et l’usage de ces termes  suffit parfois à préciser les alliances et les oppositions.  Schématiquement, le débat opposerait celles et ceux qui considèrent  qu’il s’agit d’une activité lucrative librement consentie (« travail du  sexe ») de celles et ceux qui l’envisagent comme une forme  d’exploitation économique et sexuelle (« prostitution »). Les réseaux  anarchistes sont également traversés par ce débat, et certaines  manifestations publiques sont ouvertement contestées. Dans la région du  Saguenay au Québec, par exemple, le collectif Emma Goldman, de l’Union  des communistes libertaires (UCL), a relayé en 2010 un appel à la  mobilisation dans le cadre de la Journée de lutte contre l’exploitation  sexuelle. L’évènement était organisé pour célébrer la mémoire de Nadia  Caron, décédée le 18 août 2005 à l’âge de 21 ans « des suites de la  prostitution », à savoir une surdose de cocaïne que lui avait fait  consommer un client ayant pris la fuite alors qu’elle était prise de  convulsions. Le texte de l’appel du Collectif du 18 août (2010)  précisait que le groupe était composé de « féministes abolitionnistes »  partageant « la ferme conviction qu’un monde sans prostitution et sans  exploitation sexuelle est possible ». Deux jours après la diffusion de  cet appel, un texte intitulé « Abolition de la prostitution : la  position des attardés pseudo-anarchistes de gauche du Collectif Emma  Goldman », a été publié sur le site web.  Ce texte prétendait que « [l]a seule position anarchiste pertinente  dans ce dossier est de dénoncer la répression policière et la  criminalisation de la prostitution », avant d’attaquer les militantes : «  Vous êtes une honte à la mémoire de cette vraie féministe et anarchiste  individualiste qu’était Emma Goldman ! ». Lire la suite sur le blog floraisons : https://floraisons.blog/podcast2-10/‎