#81 Nicolas Quantin · Visite du quartier de l'Abbaye à Grenoble
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La cité de l’Abbaye à Grenoble, c’est une quinzaine de bâtiments qui bientôt fêteront leur centenaire, pourtant rien ne présageait qu’ils passent ce cap. Quand des pathologies structurelles sont diagnostiquées en 2011, les locataires sont progressivement relogés par le bailleur social dans la perspective d’une tabula rasa permettant de relancer un nouveau cycle immobilier optimisé pour les normes constructives du moment. Mais il en faut du temps pour reloger plus de 200 familles. Près d’une décennie pendant laquelle les volets se sont fermés un à un, mais les esprits ouverts. Progressivement le maintien de la plupart des bâtiments s’est imposé comme une évidence. C’est sans doute le témoignage d’un changement d’époque, mais aussi d’une démarche de projet qui a su instiller un doute créatif en posant des questions simples et essentielles. Pourquoi démolir ce qui fonctionne ? Que peut-on faire de mieux à la place ? Alors le problème patrimonial du bailleur est progressivement devenu un enjeu urbain, puis un projet urbain aux contours encore flous. Car garder l’existant c’est accepter l’incertitude, assumer le bricolage et se lancer dans l’aventure sans connaître la fin de l’histoire. C’est aussi prendre le temps, mais sans laisser du vide. Puisque le quartier est vivant, le projet doit respecter les dynamiques qui y vivent, et même en initier de nouvelles. L’occupation temporaire de l’îlot central des « Volets Verts » s’est donc imposé comme un moyen d’occupation des lieux et de préfiguration des usages futurs. Cinq dispositifs très différents (appropriation et préfiguration des espaces publics, présence des services publics, activités sociales et solidaires, actions socio-culturelles et hébergement inclusif) occupent donc les lieux pour trois à cinq ans, animés autour d’une gouvernance partagée associant les pilotes du projet urbain, les occupants et les riverains. Inutile de chercher à tirer de grandes généralités d’un projet aussi contextuel, tissé pas à pas. À part peut-être que structurer une démarche transitoire demande d’y consacrer du temps, beaucoup de temps, quitte sans doute à ralentir le projet urbain. Mais si tout était allé vite, il ne resterait rien de la Cité. Peut-être faut-il prendre le temps de laisser mûrir les projets au contact des usages ? Et s’il fallait ralentir ? Allons visiter la Cité de l’Abbaye en compagnie de Nicolas Quantin, chef de projet pour la ville de Grenoble, de Pascal Dobias, directeur de la Maison des Habitants Abbaye-Jouhaux et de Nicolas Tixier, de Bazar Urbain, du groupement de Maitrise d’œuvre Urbaine. Pour retrouver tous nos articles et nos podcasts, rdv sur dixit.net ! Un podcast qui bénéficie du soutien de l'ADEME.