Pourquoi le Memorandum de Budapest a-t-il désarmé l'Ukraine ?

En ce début d'année 2023, la guerre entre la Russie et l'Ukraine entre dans son onzième mois. Si les Occidentaux affichent un soutien sans faille à l'Ukraine, notamment en lui livrant de grandes quantités d'armes, les autorités de ce pays ont pu déplorer que ses alliés ne s'engagent pas de manière encore plus active à ses côtés. Pour justifier un tel soutien, elles évoquent parfois un document signé, entre autres, par la Russie, l'Ukraine et certains pays occidentaux. Il s'agit du Mémorandum de Budapest, qui date de 1994. Paraphé par la Russie, les États-Unis et le Royaume-Uni, auxquels s'ajouteront la Chine et la France, ce mémorandum se présente en fait sous la forme de trois accords, conclus respectivement avec l'Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan. L'objet principal de ce Mémorandum est de prévoir la dénucléarisation de ces trois pays qui, après la disparition de l'URSS, en décembre 1991, ont accédé à l'indépendance. Or il se trouve que l'Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan possédaient des armes nucléaires sur leur territoire. Les puissances nucléaires, et notamment les États-Unis, voulaient éviter que d'autres pays accèdent à ce type d'armement. Au terme d'une longue période de négociations, ces trois anciennes Républiques soviétiques ont donc accepté de démanteler leurs installations nucléaires offensives et de signer le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, entré en vigueur en 1970. Mais ils ne l'ont pas fait sans contreparties. En échange de la renonciation de ces trois pays aux armes nucléaires, les signataires, et donc la Russie, se sont engagés à respecter l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, de la Biélorussie et du Kazakhstan. En envahissant l'Ukraine, le 24 février 2022, la Russie a donc violé ce Mémorandum de Budapest, dont elle était signataire. Mais le Président ukrainien a aussi accusé les autres signataires de cet accord de ne pas le respecter, en refusant à son pays le soutien militaire que, d'après lui, ce document diplomatique impliquait. En fait, le texte de l'accord ne prévoit pas expressément d'intervention militaire des pays signataires en cas d'agression contre l'Ukraine, surtout si le pays agresseur n'utilise pas l'arme atomique contre elle.. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices

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