Louis XIV a-t-il vraiment dit: “L'Etat c'est moi” ?

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Certains mots historiques sont aussi célèbres que faux. Ainsi, Louis XIV n'aurait jamais prononcé la phrase fameuse : "L'État c'est moi". Une phrase probablement apocryphe Le Roi aurait prononcé cette phrase, le 13 avril 1655, devant les membres du Parlement de Paris. En employant cette formule frappante, il aurait voulu réaffirmer son autorité face à des parlementaires qui contestaient des édits adoptés, quelques semaines plus tôt, en lit de justice. Il s'agissait d'une séance solennelle, au cours de laquelle le monarque en personne ordonnait au Parlement d'enregistrer des ordonnances ou des édits. On retrouve la mention de cette phrase dans des ouvrages publiés à la fin du XVIIIe siècle, dont l'un est dû à Louis-Sébastien Mercier, l'auteur du "Tableau de Paris". La formule figure également dans un livre de l'historien Pierre-Édouard Lemontey, paru en 1818. Or, cette petite phrase n'apparaît pas dans les registres du Parlement de Paris. Par ailleurs, elle est en contradiction avec d'autres propos, avérés cette fois, tenus par Louis XIV sur son lit de mort. Il y rappelle que si le Roi meurt, l'État, lui, "demeurera toujours". Rétablir l'autorité royale Cette formule, "l'État c'est moi", est censée montrer la détermination de Louis XIV de redresser l'autorité monarchique. Et ces mots auraient d'autant plus de poids que le monarque s'est présenté devant le Parlement en tenue de chasse et le fouet à la main. Il est vrai qu'en 1655, le pays sortait d'une période très agitée. En effet, la Fronde, de 1648 à 1652, avait pris les allures d'une véritable guerre civile, au cours de laquelle les grands seigneurs et les parlementaires, profitant de la minorité du souverain, avaient contesté l'autorité royale. Même si la formule est apocryphe, la volonté de Louis XIV d'imposer une autorité sans partage est authentique. En 1661, à la mort du cardinal Mazarin, le Roi annone qu'il se passera désormais de "principal ministre". Et il transformera peu à peu ces nobles indisciplinés et batailleurs, qui ne ne voient dans le monarque que le "primus inter pares", le "premier des leurs", en des courtisans empressés et avides de la faveur du Roi. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices