Peut-on fermer les Portes de l'Enfer ?
Choses à Savoir SCIENCES - Un podcast de Choses à Savoir
En 1971, des scientifiques soviétiques découvrent un gisement de gaz naturel au Turkménistan. Ce gisement de Derweze, situé au centre du désert de Karakoum, a l'air prometteur. Les scientifiques installent alors les équipements nécessaires et commencent à forer. Mais voilà que le sol s'effondre soudain, faisant apparaître un cratère d'environ 70 mètres de diamètre et 30 mètres de profondeur. On s'aperçoit que de grandes quantités de méthane s'échappent du site. Craignant les conséquences que ces émanations pourraient avoir pour les populations et l'environnement, les ingénieurs soviétiques décident d'enflammer le gaz. Ils pensent ainsi brûler en quelques semaines les réserves du site. Mais, depuis lors, le cratère n'a jamais cessé de brûler, ce qui vaut à l'endroit le surnom de "Porte de l'Enfer". Une décision d'extinction toujours pas appliquée En 2013, le cratère est exploré par un aventurier canadien, équipé d'une combinaison spéciale. Il récolte notamment des échantillons de terre. Par ailleurs, le site est devenu une véritable attraction touristique. À plusieurs reprises, les autorités du Turkménistan ont exprimé leur souhait de fermer le cratère. En raison, d'abord, des dangers qu'il continue à présenter pour les populations voisines. Par ailleurs, ce cratère enflammé contribue au réchauffement climatique, car il rejette un gaz à effet de serre. Et, en la matière, le Turkménistan est régulièrement montré du doigt. Enfin, ces permanentes émanations de gaz représentent, aux yeux des dirigeants du pays, un véritable gaspillage. C'est du moins la version officielle, car les gisements de gaz ne manquent pas dans ce pays d'Asie centrale. Mais, si le gaz brûle toujours, c'est que l'extinction de ce cratère en feu n'est pas une mince affaire. En effet, il ne s'agit pas simplement d'éteindre les flammes, il faut aussi empêcher que ne se produisent les fortes explosions qui pourraient accompagner cette opération. Des explosions qui pourraient se révéler plus dangereuses que le cratère enflammé lui-même. Pour certains, d'ailleurs, les quantités de gaz échappées de cette "Porte de l'Enfer" seraient moins importantes que les rejets constatés sur d'autres sites. Pour eux, par conséquent, le jeu n'en vaut pas la chandelle. Learn more about your ad choices. Visit megaphone.fm/adchoices